Editorial

Le camp des travailleurs face à celui de la bourgeoisie

Le camp des travailleurs face à celui de la bourgeoisie

Avec mes camarades de Lutte ouvrière, nous avons recueilli plus de 500 parrainages. Je serai donc bien candidate à la présidentielle.

À chaque présidentielle, réunir ces parrainages est un défi. Ce système a été inventé pour écarter les candidats qui ne sont pas sélectionnés par les partis habitués à gérer les affaires de la bourgeoisie. Il a été conçu quand la droite et la gauche alternaient au pouvoir. Mais ces partis, LR, le PS et leurs alliés, ont fini par se discréditer. Cette usure a fait émerger, comme Macron en 2017, des politiciens tout aussi respectueux du système, propulsés par les médias de Bolloré ou de Bouygues, financés par la grande bourgeoisie, mais qui ne disposent pas d'un réseau d'élus suffisant pour les parrainer.

Que des « petits candidats » comme moi aient réussi à rassembler leurs parrainages bien avant Zemmour, Le Pen ou Mélenchon indigne les chroniqueurs des plateaux télés. Ils se verraient bien choisir eux-mêmes les candidats ! Quant au macroniste Bayrou, il rêve de réserver le droit de se présenter à ceux qui dépassent 10 % dans les sondages !

Nous avons réussi à passer cet obstacle grâce à l'attachement à la démocratie et au pluralisme politique des maires de petites communes. Employés, ouvriers, techniciens, petits agriculteurs, enseignants ou retraités, ces maires appartiennent au monde du travail. Ils connaissent les problèmes de fins de mois difficiles, de chômage et de précarité. Sans partager forcément mes idées, ils trouvent légitime que nous puissions aborder dans cette campagne les sujets vitaux pour les travailleurs. Pour obtenir leur parrainage, encore fallait-il se donner les moyens d'aller les rencontrer !

Je suis candidate pour ne pas laisser le terrain aux politiciens bourgeois. Je suis candidate pour permettre aux travailleurs de prendre la parole et de formuler leurs exigences. Je m'adresse à tous ceux qui ne croient plus au cirque électoral, aux promesses sans cesse trahies mais qui refusent de se taire et de se résigner. Je m'adresse à ceux qui sont révoltés par les inégalités de plus en plus criantes et ne supportent plus d'entendre « il y a toujours eu des riches et des pauvres » ou « ça ne changera jamais ». Je m'adresse à ceux qui refusent de se laisser diviser selon leur origine, leur statut ou leur religion et qui sont conscients qu'ils forment une seule et même classe, celle des travailleurs, en première ligne pour faire fonctionner la société.

Ma candidature a pour but de rassembler autour d’une politique les travailleurs conscients que leur sort dépend uniquement de leur capacité à se défendre contre le grand patronat. Il n'existe aucun « bon président » pour les travailleurs. Quand les urnes seront rangées, quel que soit le vainqueur, nous serons toujours confrontés à l'exploitation, aux bas salaires, à la précarité, aux cadences infernales. La guerre sociale ne s’arrêtera pas au lendemain de la présidentielle.

Ma candidature est un appel au combat : il n’y aura pas d’avancée significative pour le monde du travail et pour la société dans son ensemble sans s’attaquer aux financiers, au grand patronat, à la bourgeoisie… C’est une question de rapport de force, de grèves, d’affrontements sociaux.

Un peu partout dans le pays, chez BioMérieux, Dassault, Safran, Hutchinson, Lustucru, à la RATP et ailleurs, des travailleurs se mettent en lutte pour des augmentations de salaires. Ils ont mille fois raison. Pour arracher au patronat un salaire minimum de 2 000 euros, indispensable face à la flambée des prix, il faudra que ces grèves se généralisent et deviennent explosives. En votant pour ma candidature, les travailleurs affirmeront qu'ils sont déterminés à entrer en lutte pour imposer leurs droits.

C'est leur travail, leurs muscles et leurs cerveaux, qui produisent les centaines de milliards d'euros dont se gavent les actionnaires et qui manquent cruellement dans les hôpitaux, les Ehpad ou les écoles. Voter pour ma candidature, c'est affirmer que les intérêts des travailleurs doivent passer avant ceux de la classe capitaliste. C'est affirmer qu'ils sont les plus légitimes à diriger la société car ils la font déjà fonctionner.

Le capitalisme s'enfonce dans la crise. Il engendre l'inflation, le chômage, les menaces climatiques mais aussi la guerre qui ravage déjà des pays entiers et se rapproche de nous. Voter pour ma candidature, c'est affirmer qu'on ne se résigne pas à un ordre social aussi injuste et menaçant et qu'il faut se préparer à le renverser !

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