Thalès

Contrats en Inde : ça ne sent pas bon !

Brève
09/05/2023

Le PNF (Parquet National Financier) vient d'ouvrir une enquête sur Thalès, concernant des soupçons de corruption en Inde.

Sanjay Bandhari, homme d'affaires très influent a été pendant des années le "lobbyiste et facilitateur" permettant à Thalès, Dassault et autres fabricants d'armes français, l'obtention en Inde de juteux contrats convoités par tous les trusts d'armement de la planète. Evidemment il a été discrètement, mais néanmoins grassement, rémunéré pour ça, via un compte à Dubaï !

En 2021, il a porté plainte contre Thalès, lui réclamant 11 millions d'euros. Il estime ne pas avoir reçu de Thalès l'intégralité des sommes promises pour lui avoir permis de remporter un contrat de rénovation de Mirages 2000. Il a été débouté en octobre 2022, et accusé par ailleurs par le gouvernement Indien de blanchiment.

Intrigué par toute cette histoire, le PNF recherche l'éventuel versement de "pots de vin" à des intermédiaires pour obtenir les contrats. Bien entendu Thalès dément toute forme de corruption... alors même que le groupe a déjà été condamné pour d'autres affaires dans le passé, notamment à propos des "frégates de Taïwan" !

Un tout petit coin du voile se lève parfois sur les pratiques des trusts de l'armement qui se livrent une guerre commerciale féroce aux quatre coins de la planète

Les raisins de la misère

Brève
08/05/2023

Mardi 2 mai, des patrons de sociétés de main-d’œuvre viticole dans le Grand Libournais ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Libourne, l’un pour « traite d’êtres humains », l’autre pour avoir logé les salariés dans un logement indigne.

Ils faisaient venir des travailleurs marocains en leur promettant trois ans de contrat avec salaire de 1 500 euros par mois. Mais, sur place, la réalité était tout autre. Les bulletins de salaire ne correspondaient pas aux travaux effectués. Ils vivaient à huit dans un T2, sans véritables meubles ou literies. De plus, un patron leur extorquait un « droit de passage » en France de 1 200 euros.

Ces patrons ont été condamnés, parce que les travailleurs ont su s’organiser et se défendre malgré les intimidations. Mais combien de sociétés prestataires continuent à vendre leur main d’œuvre aux grands domaines, en imposant des bas salaires et des conditions de travail difficiles ?

De plus, ceux qui ont été condamnés sont des hommes de main. Mais les donneurs d’ordres, les propriétaires des châteaux du Libournais et de Saint-Emilion, continuent en toute légalité, celle du profit, à profiter d’une main d’œuvre bon marché, à la source de leurs fortunes. C’est cette exploitation qui permet à Bernard Farges, vice-président du CIVB (Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux) de déclarer : « Les grands crus sont comme l’industrie du luxe, ils ne souffrent pas ».

S'organiser et se défendre collectivement : dans les châteaux comme partout, c'est la seule voie pour les travailleurs.

Fonmarty - Bazas (Gironde)

Les travailleurs ont raison de se mobiliser

Brève
28/04/2023

Mercredi 26 avril, la quasi-totalité des ouvriers de Fonmarty, à Bazas, ont quitté les ateliers et se sont rassemblés pour dénoncer la mise en cessation de paiement de l’entreprise et exprimer leur colère et leur inquiétude, dans l’attente de la décision du Tribunal de commerce. Les secrétaires manifestaient aussi. 170 emplois sont en jeu sur le site même, et près de 500 induits dans le Sud-Gironde. Les patrons du groupe Keyor, qui ont racheté l’entreprise, prétendent que le site de Bazas serait déficitaire ; mais la réalité est que, derrière Keyor, il y a le fonds d’investissements Perceva. Bon nombre de travailleurs mettent donc en doute les comptes des patrons. Et surtout, ils refusent d’être des pions que les capitalistes jettent à la rue quand bon leur semble, pour maintenir leurs profits.

Jeudi 27, le président de Keyor est venu annoncer la décision du Tribunal : l’entreprise est placée sous redressement judiciaire pendant trois mois. Devant les travailleurs, il a osé prétendre que, si on en était là, c’était à cause du syndicat CGT de l’entreprise, qui a rendu publique la menace sur les emplois ! Les travailleurs présents lui ont répondu ce qu’il méritait : le seul responsable de la situation, c’est lui et les actionnaires qu’il sert.

C’est en comptant sur leur seule mobilisation et en se faisant entendre le plus fort possible, que les travailleurs de Fonmarty pourront défendre leurs intérêts.

Ligue de protection des oiseaux (Rochefort, Charente-Maritime)

Visite de la ministre de l’écologie : les oiseaux en rient encore !

Brève
26/04/2023

Mardi 25 avril, la ministre de l’écologie, Bérangère Couillard avait prévu de venir se faire voir dans les marais de Charente-Maritime proches de Rochefort, dans le cadre d’une « séquence autour de la biodiversité » pour l’inauguration d’une opération dite « Attention, on marche sur des œufs ».

Elle devait ensuite se rendre à Rochefort au siège de la LPO, la ligue de protection des oiseaux, mais une centaine d’autres acteurs de la biodiversité, munis de casseroles, de badges syndicaux et de porte-voix scandant « Non à la réforme Macron ! » l’y attendaient de pied ferme dans une joyeuse ambiance !

La ministre a donc effectivement marché sur des œufs : elle a d’abord modifié son emploi du temps pour attendre que l’orage passe, ce qui a bien fait rire les manifestants, pour enfin passer très vite sans même sortir de sa voiture !

Fonmarty (Gironde)

Non aux licenciements !

Brève
23/04/2023

À Bazas, dans le sud de la Gironde, ce sont 170 emplois qui sont menacés. L'entreprise Fonmarty, qui existe depuis 1964 et qui est spécialisée dans la fabrication des portes, s’est déclarée en cessation de paiements. Le tribunal décide mercredi 26 avril s’il liquide l’entreprise ou s’il y aura redressement judiciaire.

Le patron pleure sur des pertes qui se seraient accumulées depuis 2009 à cause des coûts de l’énergie et du bois. Mais l’entreprise Fonmarty a été rachetée par le groupe Keyor, lui-même acheté en 2015 par le fonds d’investissement Perceva. Ce dernier s’est spécialisé dans la reprise d’entreprises en difficulté, pour en tirer tous les bénéfices. Comme le dit l’un de ses trois dirigeants, il s’agit d’en tirer « trois fois la mise ».

Pour les capitalistes, les travailleurs ne sont que des variables d’ajustement. Leur seul impératif, c’est comment faire plus de profits !

Ces patrons pleurent la bouche pleine… et il faudrait les croire sur parole ? Il faut que leurs véritables comptes soient rendus publics, que les travailleurs, les premiers concernés, puissent les vérifier !