Communiqué

Communiqué de Sylvain Demay, conseiller municipal de Chaumont

Un virus dangereux, une organisation sociale criminelle

Communiqué de Sylvain Demay, conseiller municipal de Chaumont : Un virus dangereux, une organisation sociale criminelle

La crise du Covid-19 est révélatrice : l’état des hôpitaux est dénoncé depuis des mois et des années par les soignants. Les slogans des manifestations récentes étaient : « vous comptez les sous, nous allons compter les morts ».

Alors oui, contrairement à ce que prétendent Macron et, ici, Christine Guillemy, une catastrophe était prévisible et les pouvoirs publics auraient dû anticiper.

Les agents de ce qui reste des services publics se dévouent malgré les risques. Et aujourd’hui, heureusement, on les applaudit parce qu’ils sont en première ligne. Mais souvenons-nous de tous ceux qui cherchaient tous les moyens de ne pas les payer correctement, ou d’en réduire le nombre.

Les grands patrons, eux, n’ont pas d’états d’âme. Le chantier de Palestra n’a pas été arrêté par précaution, mais parce que les salariés étaient inquiets et que les approvisionnements étaient gênés. À la Poste en Haute-Marne, on continue à forcer les travailleurs à distribuer et à être en contact avec des dizaines de personnes chaque jour. Des contaminations ont eu lieu dans le département, sans que les pressions cessent contre les salariés qui alertent. Eh bien cela montre qui est responsable et qui ne l’est pas.

Or, non seulement le gouvernement n’a pas interdit les productions non-urgentes, mais il a envoyé le signal inverse, en insistant pour que les entreprises tournent. Dans quel but ? Pour maintenir l’économie. L’économie capitaliste devrait vivre quitte à ce qu’on crève ? C’est absurde.

La réalité, c’est que le gouvernement est plus préoccupé de préserver les profits des entreprises et des actionnaires en cette période de crise de l’économie que d’éviter les morts.

Pour cela, des milliards sont mobilisés, sous forme de garanties de prêts, d’allègements d’impôts, de loyers et de cotisations sociales pour les entreprises. Nous savons par expérience que les grosses entreprises en profiteront le plus. Et comme pour la crise financière de 2008, le gouvernement va vouloir présentera la note aux classes populaires.

Ces milliards auraient pu servir à bien d’autres choses, comme par exemple :

  • Recruter en urgence les salariés qui manquent dans les services publics, en particulier dans les hôpitaux
  • Construire ou aménager des salles de réanimation partout dans le pays
  • Garantir les salaires de tous, à 100%, en période de confinement et assurer à tous un revenu qui permette vraiment de vivre (ce qui permettrait d’ailleurs aux associations caritatives ‑ Restos du cœur, Secours populaire… ‑ d’arrêter leurs activités pour ne pas exposer des bénévoles souvent âgés)
  • Reconvertir les usines pour fabriquer des masques, du gel hydroalcoolique, des tests, des respirateurs

Et comme mesures d’urgence, les pouvoirs publics auraient pu limiter les appétits des profiteurs. Ils auraient pu, par exemple :

  • Fixer les prix de manière à éviter l’inflation qu’on constate dans les magasins
  • Prendre le contrôle des approvisionnements, pour rationaliser les transports
  • Réquisitionner toutes les entreprises de la Santé (cliniques, labos, etc.) pour les faire tourner pour le bien de tous, et pas pour fabriquer des profits

Au contraire le gouvernement a été préoccupé de faire passer 25 ordonnances qui sous prétexte d’urgence, s’attaquent au monde du travail.

Les humains ne meurent pas seulement aujourd’hui du Covid-19, ils meurent de cette organisation sociale, dont le moteur est la recherche de profit par une minorité.

En cette période de confinement, réfléchissons, organisons-nous, et demandons des comptes à tous ceux qui sont responsables de cette catastrophe, en attendant de remettre en cause cette organisation de l’économie et de la société.

Le 30 mars 2020,

Pour Lutte ouvrière Chaumont,

Sylvain DEMAY, conseiller municipal

Partager