La force des travailleurs 02/06/20172017Presse/medias/articlepresse/images/2017/06/roxane.jpg.420x236_q85_box-0%2C38%2C400%2C262_crop_detail.jpg

Article de presse

DNA : Circonscription de Molsheim - Législatives

La force des travailleurs

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René Camus et Roxane Ferrez préconisent l'interdiction des licenciements.

La lutte ouvrière est incarnée dans cette 6e circonscription du Bas-Rhin par Roxane Ferrez. Elle se présente pour la deuxième fois à une élection, elle est employée. Son suppléant, René Camus, est ouvrier intérimaire.

Sans surprise, ils veulent porter la voix des travailleurs. « Nous croyons que nous pouvons radicalement transformer la société, que nous pouvons produire sans patrons. »

Roxane Ferrez, comme René Camus, ont rejoint LO au moment de la mobilisation contre le « Smic jeunes » de Balladur. C'était en 1994. Leur lutte ouvrière date de ces années. La candidate était étudiante à Mulhouse, a vécu de petits boulots. « Des sous-traitants automobiles, des chaînes de restauration. » Sa conscience de classe lui vient de là : « J'ai compris que les travailleurs avaient une force collective. »

Le binôme fustige « la casse du code du travail » en marche : facilitation des licenciements, suppression des 35 heures et de 120 000 postes de fonctionnaires. « Emmanuel Macron défend les intérêts des plus riches, répète Roxane Ferrez. Nous on est pour que le camp des travailleurs, c'est-à-dire l'immense majorité de la population, décide. Les décideurs actuels, c'est une poignée de multimillionnaires, qui ne cherchent qu'à faire du profit. »

Pour une éducation entièrement gratuite

La candidate et son suppléant déplorent que le peuple de gauche, « insoumis », pense « utile » en choisissant Jean-Luc Mélenchon. « Il n'est pas communiste, et... il est député depuis des années ! », pointe René Camus. Ils regrettent également que les classes populaires tombent « dans le piège du protectionnisme et des extrêmistes du FN, par dégoût des partis dominants droite-gauche ». « Le Pen a présenté les immigrés comme des ennemis, alors qu'on est frères de classe et qu'on a des intérêts communs. » Cheminot, postier, enseignant, actif ou chômeur, « le sort de chacun est lié. Les suppressions d'emplois vont peser sur toute la société. »

Leurs solutions ? « Emploi pour tous, salaire minimum de 1 800 EUR net, interdiction des licenciements, levée du secret des affaires. » Au niveau plus local ? Les deux anti-capitalistes porteront « ce message ». Ils parlent de soutenir les employés de Ledvance, de Supra ; sont pour la fermeture de Fessenheim « avec maintien des emplois » ; contre le GCO « car on ne règle pas un problème d'autoroute avec une autoroute, mais du ferroutage et des transports en commun ». Sur le TSPO - transport en site propre de l'ouest strasbourgeois -, ils ne se prononcent pas, n'en ayant... pas entendu parler. L'éducation, quant à elle, devrait être entièrement gratuite. Tout cela serait financé « en prenant sur les profits ».

Les militants de la cause ouvrière dénoncent la finance et la spéculation, les actionnaires et les dividendes. « Le système est en fin de vie, appuie René Camus, les choix sont faits par une minorité et pour une minorité. Il faut décider à l'échelle du collectif. » Idem pour l'Europe, « c'est une réalité, mais il en faut une autre. » Celle des travailleurs.

N.S.

 

La question

Pourquoi se présenter à la députation ?

« On ne pense pas que le Parlement puisse changer la société. Les décisions sont prises dans les conseils d’administration et par les grandes banques. Voter LO, c’est affirmer qu’il existe un courant d’hommes et de femmes qui ne se résignent pas. Si on était majoritaire à l’assemblée, il faudrait renverser le rapport de force. »

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