Lutte ouvrière et la « force sociale »04/03/20192019Presse/medias/articlepresse/images/2019/03/11.1.1034235737.jpg.420x236_q85_box-0%2C21%2C400%2C246_crop_detail.jpg

Article de presse

Le Républicain Lorrain

Lutte ouvrière et la « force sociale »

Illustration - Lutte ouvrière et la « force sociale »

À Metz dimanche pour partager la fête de Lutte ouvrière, le porte-parole du parti, Jean-Pierre Mercier, estime que le mouvement des Gilets jaunes est légitime, mais qu'il ne peut rester sur les ronds-points. Pas de politique dans nos rangs, disent les Gilets jaunes depuis le 17 novembre. Mais les partis ne s'interdisent pas de les observer, ni de commenter.

Lutte ouvrière (LO) non plus. « Leur lutte est légitime et salutaire », affirme le porte-parole de LO, Jean-Pierre Mercier, avant de partager la table avec les militants mosellans dimanche. Un certain nombre de ses convives disent avoir pris part à des manifestations du mouvement populaire, mais sans en revêtir l'habit.

Parallèlement aux accents anticapitalistes bien connus, le numéro deux, derrière Nathalie Arthaud, aux prochaines élections européennes estime que les Gilets jaunes « ont réussi à poser les bonnes questions [...], à faire reculer Emmanuel Macron en l'écartant de sa feuille de route », dont il avait pourtant soutenu qu'il ne dévierait pas.

« Les Gilets jaunes, ce sont, pour la plupart, des hommes et des femmes qui ne se sont jamais syndiqués, jamais battus, mais qui ont pris conscience de leur force sociale », capable de peser sur des décisions nationales.

« Macron est le serviteur des capitalistes » Chez LO, la lutte n'est pas seulement inscrite dans le nom du parti, elle est aussi une réalité de terrain. Les ronds-points c'est bien, mais « ça ne peut pas être la seule perspective [...]. Si la mobilisation entrait dans les grandes entreprises, ce serait selon nous la suite la plus efficace pour la cause générale », analyse Jean-Pierre Mercier.

Il entend par-là le soutien du pouvoir d'achat avec une augmentation des salaires parallèle à celle des prix, le soutien aux chômeurs et à la réduction de leurs rangs par un autre partage du travail, la défense des retraites... Le conseil de Jean-Pierre Mercier aux Gilets jaunes est finalement d'adopter le même objectif que LO : « Imposer nos conditions aux patrons [...]. Pour cela, il faudra que les travailleurs fassent la loi dans les entreprises. » Comment ? Par leur mobilisation, « par leur place incontournable dans la production pour changer le rapport de force ».

En demandant la démission du président de la République, les Gilets jaunes seraient-ils sur une fausse piste ? « Il ne faut pas se tromper d'adversaire. Macron est le serviteur des capitalistes, et c'est à ses maîtres là qu'il faut s'attaquer », selon le porte-parole de LO.

Frédéric CLAUSSE

Partager