Le hub européen de FedEx, géant mondial du transport de paquets, n’a jamais arrêté son activité sur la zone aéroportuaire de Roissy.
Pour entrer sur le site chaque travailleur doit faire une reconnaissance digitale : tous posent leur doigt sur le même appareil, ce qui semble un excellent moyen de transmettre le coronavirus ! Sous la pression, la direction a fini par mettre en place une distribution de flacons de gel hydro-alcoolique, mais pas de masques alors que des centaines de travailleurs font la queue plusieurs fois par jour dans le hall d’entrée, avec des agents de sécurité encore plus exposés puisqu’ils y restent bien plus longtemps.
Un certain nombre de travailleurs se sont mis en arrêt maladie. Beaucoup se sentent piégés entre la peur de perdre leur travail et celle d’être contaminés, en particuliers les intérimaires. La direction a proposé une prime de 1 000 euros, mais certains travailleurs, révoltés, rétorquaient qu’un cercueil vaut plus cher.
Le 26 mars, l’inquiétude et la rage ont encore augmenté lorsque les travailleurs du site ont reçu un message de la direction annonçant la mort, deux jours plus tôt, d’un intérimaire de Manpower, infecté par le coronavirus, à l’issue de sa mission d’une semaine.
Les sociétés d’intérim se sont engagées depuis lundi 30 à ne plus envoyer de salariés sur place. Mais le travail continue sur le site. Comme à la guerre, les travailleurs servent de chaire à profit.