Hôpital Bichat - Paris :  :  Des femmes de ménage sans protection

Echo d'entreprise
01/04/2020

Une semaine après le début du confinement, aucun moyen de protection n’avait été mis en place pour les femmes de ménage employées par la société de sous-traitance Atalian.

Nettoyant chaque jour les quelque 950 lits de l’hôpital, ces travailleuses n’avaient ni gel, ni masque, ni gants. Aucune information sur les chambres accueillant les malades du Covid-19 ne leur était même donnée par leurs responsables.

Lundi 23 mars, face à ce danger et ce mépris, elles ont convoqué leurs chefs à une réunion inopinée. Tant que la société de ménage ne leur fournirait pas les moyens de protection nécessaires, elles ne reprendraient pas le travail. La réponse ne s’est pas fait attendre.

Chacune des femmes de ménage dispose depuis ce jour d’une boîte de gants, de masques, de gel hydroalcoolique et de blouses jetables. Même cela, il aura fallu l’imposer.

Hôpital Raymond Poincaré (Garches) :  Il faudra leur faire payer

Echo d'entreprise
01/04/2020

Le personnel du SAMU a monté une tente devant les anciennes urgences. Il s'agit de pouvoir mettre quelques heures des patients sous respirateurs en attendant que des lits soient libres quelque part.

Voilà le résultat de 40 ans de fermetures de services d'urgences et de réanimation.

Fedex - Roissy :  L'irresponsabilité criminelle de la direction

Echo d'entreprise
01/04/2020

L’entreprise de transport international de fret Fedex emploie sur la zone de l’aéroport Roissy environ 2500 salariés. Les possibilités immenses d’une telle entreprise, capable de faire circuler des colis entre 220 pays avec ses 600 avions, ne sont pas mises à profit pour transporter des masques ou des médicaments mais continuent à servir à transporter toute sorte de marchandises loin d’être prioritaires.

Mardi 24 mars, un travailleur intérimaire de l’entreprise est mort du Covid-19 et, depuis, de nombreux autres salariés sont atteints. La direction de l’entreprise est responsable et coupable car, depuis le début de la crise, elle se moque de la santé des travailleurs. D’abord, elle a continué à faire venir au travail les salariés du bassin de Creil où de nombreux cas de Covid-19 avaient été détectés. Ensuite, elle a laissé les travailleurs quotidiennement s’agglutiner par centaines dans le même hall avant de passer les portiques de sécurité et, elle leur a fait poser les doigts sur les mêmes appareils de prise d’empreintes sans les faire nettoyer. Les salariés ont aussi continué à travailler sans aucune protection (ni gants ni masques) côte à côte et à se restaurer, durant leurs pauses, assis les uns à côté des autres autour de grandes tables. Finalement au bout d’une semaine de confinement du pays, l’entreprise s’est contentée d’installer quatre distributeurs de gel hydroalcoolique pour tout le site, à l’entrée et à la sortie. Et l’organisation du travail ne permet toujours pas de respecter les mesures de distanciation malgré quelques aménagements de postes. Enfin, après la contamination avérée de travailleurs, Fedex n’a même pas procédé à une véritable désinfection des postes de travail et des outils de travail : dans certains cas la « désinfection » a consisté à passer un simple coup de lingette !

Etant donné le danger qu’on leur fait courir, de plus en plus d’embauchés ne se rendent plus au travail. Du coup, la direction a fait appel à encore plus d’intérimaires en les faisant parfois travailler sur deux vacations de 17H30 à 5H du matin. Sous la pression des syndicats, les boîtes d’intérim ont annoncé en début de semaine qu'elles n'enverraient plus d’intérimaires à Fedex. Mais seulement deux jours après, certaines d'entre elles demandent aux intérimaires de retourner travailler chez Fedex sous prétexte que le site aurait été désinfecté et que quelques mesures de protection auraient été prises.

Les patrons de l'intérim comme ceux de Fedex, obnubilés par leurs profits, veulent coûte que coûte poursuivre l’activité quitte à contaminer des travailleurs et, à faire d’eux, des propagateurs du virus malgré eux.

AXA France :  L'occasion fait le larron

Echo d'entreprise
31/03/2020

À AXA France, Assurances, nous sommes depuis deux semaines en travail à distance, confinés à nos domiciles.

La direction sautant sur l’occasion que lui offrent les ordonnances du gouvernement vient de nous annoncer qu’elle nous impose de prendre des congés. Sous prétexte de difficultés économiques (!), elle va nous voler 1 à 2 jours par semaine suivant les services, de congés payés, JRTT/JRA, jours sur notre compte épargne temps, et ce sur le mois d’avril, pouvant aller jusqu’à 10 jours. C’est elle qui décide quels services sont en baisse d’activité et le nombre de jours imposés.

AXA est une multinationale du CAC 40 qui, depuis des années, additionne les milliards de bénéfices. La direction, dans sa note, ose nous dire qu’il s’agit de solidarité. Avec qui ? Les actionnaires de toute évidence.

Hôpital Saint-Antoine - Paris :  Testés positif... à la colère

Echo d'entreprise
31/03/2020

Jour après jour, les cas de Covid-19 se multiplient dans les équipes. Alors l’anxiété monte forcément… mais la colère aussi ! Car cette situation aurait pu être évitée.

Il y a une semaine des équipes entières étaient sans masques, et encore maintenant il en manque largement, tant la direction les distribue au compte-gouttes.

Si elle veut prendre des risques, libre à elle. Mais alors qu’elle vienne bosser dans les services.

Hôpital Saint-Antoine - Paris :  Il y a urgence

Echo d'entreprise
31/03/2020

Voilà des semaines que la pandémie est annoncée, des semaines que l’hôpital se réorganise pour accueillir au mieux les malades du Covid-19… et c’est toujours la pénurie et le rationnement concernant les masques, les surblouses, et les lunettes de protection.

Partir « en guerre » contre le virus, on veut bien. Mais avec des armes et des munitions.

Safran Saint-Quentin-en-Yvelines :  La bourse des actionnaires ou la vie des salariés ?

Echo d'entreprise
30/03/2020

Le site de Safran à Saint-Quentin-en-Yvelines, qui répare des moteurs d'avions, a réouvert mardi 25 mars après près d'une semaine de fermeture.

Des flacons de propanol ont été distribués dans les ateliers pour nettoyer les claviers, souris et outillages, mais toujours pas de masques ni de lotion hydroalcoolique. Pour en avoir, il faut aller demander à la hiérarchie, qui ne donne qu'une ou deux flacons par service, ce qui est largement insuffisant.

En réalité, l'usine tourne au ralenti et il semble bien que l'objectif soit surtout de rassurer les marchés financiers. En effet le cours de l'action s'est effondré fin février passant de 150 euros à son maximum début février à 53 euros à son plus bas et autour de 85 à ce jour.

Une grande partie du personnel des bureaux est en télétravail, certains gardent leurs enfants. Les horaires ont été réaménagés avec une journée continue de 6h sans pause repas pour les équipes. Pour ceux qui sont en normale, ils ont droit à un panier repas... payant !

Pour Safran, un des 4 leaders mondiaux du moteur d'avion, il n'y a pas de petites économies.

Témoignage de Josefa, technicienne dans l'industrie pharmaceutique

Echo d'entreprise
30/03/2020

RATP-BUS région parisienne :  Pour la protection des travailleurs c’est aussi le service minimum à la RATP

Echo d'entreprise
28/03/2020

Dans un bus à Paris le 27 mars 2020

Au 27 mars, le sentiment que nous partageons est qu’« on roule la boule au ventre », et que la direction ne fait pas grand-chose pour notre protection. Depuis le 26 mars, le métro s’arrête à 22h et il y a des voyageurs désorientés qui montent dans les bus qui se remplissent. Sur des lignes de banlieue c’est aux heures de pointe qu’il y a des bus remplis, vu que dans des zones industrielles et d’activité il y a encore des entreprises qui tournent. Et aussi des travailleurs des commerces d’alimentation, du nettoyage, des hospitaliers qui n’ont pas le taxi payé (baratin du gouvernement). La direction nous demande de nous arrêter à chaque station et d’ouvrir la porte arrière pour éviter aux usagers d’appuyer sur le bouton point d’arrêt. Mais les voyageurs ont encore du mal à se tenir debout sans toucher une seule barre de maintien…

Le nettoyage intérieur des bus est désormais organisé avec des produits désinfectants, y compris pour le poste de conduite. Mais une fois par jour ! Beaucoup d’entre nous citent des pays où l’on voit des équipes de nettoyage en tenue spéciale, sur le terrain.

Il y a des interventions syndicales pour faire respecter les conditions de protection des travailleurs du nettoyage, embauchés dans des sociétés sous traitantes pour la RATP. Et alors que le ministère du travail préconise le port d’une blouse jetable à usage unique, les protocoles établis entre la RATP et ces sociétés ne l’ont pas mis en place, (sauf pour le cas d’une décontamination, suite à un malaise voyageur, ou à un cas avéré de coronavirus d’un salarié RATP). Il est seulement prévu des gants jetables, masques, et une tenue « bleue de travail ». Pas de charlotte non plus, sauf en cas de décontamination.

Pour les mécanos de la maintenance des bus qui travaillent dans les ateliers des dépôts, il y a souvent une distribution plus que rationnée de la petite bouteille de gel hydroalcoolique. Idem pour les gants en latex distribués une seule fois, et depuis le travail se refait avec les gants habituels. Pas de masque, y compris parfois pour faire les freins, suite aussi à leur réquisition par l’Etat.

Les conducteurs de bus qui sont en arrêt maladie pour le coronavirus suspecté ne passent pas plus le test de dépistage que la population, vu la pénurie. Du coup la direction en profite pour ne prévenir personne des « cas suspects ». Et ça c’est jouer avec notre vie !

Quand il y a un « cas avéré », la direction met une note citant « un de vos collègues etc ». Elle doit alors faire une enquête pour établir les « cas contacts » parmi les collègues qui l’ont croisé dans les locaux ou ont roulé sur le même bus. Le critère du cas contact est qu’il faut avoir été à moins d’un mètre durant plus de 15 minutes ou avoir serré la main ou fait la bise. Evidemment cela écarte la plupart d’entre nous pour une mise en quatorzaine, censée prévenir la contagion entre nous.

La direction a surtout été championne pour nous scotcher des notes sur les gestes barrière. Car on partage des terminus exigus, les postes de conduite, les sanitaires, les couloirs du dépôt. Contre ça on nous répond qu’il faut se laver les mains, qu’on a des petites lingettes désinfectantes et du gel hydroalcoolique. A condition de ne pas travailler un jour où l’approvisionnement n’est pas arrivé !

Par contre pour la communication, la direction a fait suspendre des banderolles à l’entrée des dépôts de bus avec le slogan : « tous unis pour lutter contre le coronavirus, la RATP solidaire du personnel hospitalier ». Les bons sentiments de la direction c’est de la blague, alors qu’on a dû arracher chaque mesure de protection depuis le début.

Dassault (Argenteuil) :  Dassault bonimenteur

Echo d'entreprise
27/03/2020

Dassault a dû faire machine arrière à vouloir continuer « coûte que coûte la production ». la direction prétend maintenant faire appel, dans un futur proche à des « volontaires », en petit nombre , ceux-ci pouvant faire valoir... leur droit de retrait ! Autant qu’elle dise clairement qu’elle va désigner des volontaires. Elle a par ailleurs recensé un minimum de 150 travailleurs malades du virus dans les différents établissements du groupe, mais sans comptabiliser les travailleurs prestataires, intérimaires, sous-traitants, lesquels évoluent pourtant dans le même environnement que tous. Le Covid-19 ne fait pas de distinction entre les contrats de travail pour répandre la maladie, il y a donc bien plus de travailleurs touchés par l’épidémie qu’elle est bien obligée de l’admettre aujourd’hui.

Mais tous les moyens sont bons pour minimiser son irresponsabilité.