La Réunion

Le Chaudron : trente ans après les émeutes de 1991, rien de changé fondamentalement

Brève
03/03/2021

Il y a trente ans, le quartier du Chaudron s'embrasait suite à la décision du pouvoir «socialiste » d'interdire la chaîne de télé privée Freedom. Les émeutes duraient du 27 février à la mi-mars de 1991 sans discontinuer.

À la revendication de la liberté d'expression sur les ondes s'ajoutaient celles de l'augmentation des salaires (« Non aux salaires soldés ! » tel était un des slogans des manifestants) et du travail pour tous, l'amélioration des conditions de vie et de logement.

Face à la colère populaire qui commençait à gagner d'autres quartiers du chef-lieu, tel les Camélias, mais aussi ceux du Port, le pouvoir n'a su que dépêcher dans les quartiers révoltés toujours plus de CRS et Rocard, le Premier Ministre de Mitterrand, a trouvé encore le moyen de se moquer de la population pauvre de La Réunion en déclarant qu'il « n'était pas le Père Noël » !

Freedom a fini par être légalisé et continue à émettre aujourd'hui en ménageant sur ses ondes les groupes capitalistes qui sont ses annonceurs et donc ses financeurs !

Les habitants du Chaudron, eux, n'ont eu le droit qu'à une seule chose, le relookage extérieur de certains de ses immeubles, et encore pas tous, loin s'en faut. Beaucoup de locataires de la SIDR n'ont eu droit à aucun ravalement, aucune réparation, aucune remise aux normes de leur appartement depuis des dizaines d'années !

Alors les quelques travaux effectués, le vernis posé ne permet même pas de cacher la misère qui se cache derrière les murs !

La Réunion

Chaudron : coup de colère contre les provocations policières

Brève
03/03/2021

La semaine passée, la presse et les médias réunionnais ont fait leurs choux gras des échauffourées qui se sont produites dans le quartier du Chaudron à Saint-Denis.

Cette colère a éclaté suite à un nouveau couvre-feu annoncé par le préfet dans un quartier où plus de la moitié de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté et s'entasse dans des immeubles en béton, souvent à plusieurs générations dans un même logement où on étouffe de chaleur.

Le ras-le-bol des jeunes du Chaudron a été aussi provoqué par les nombreux PV administrés par la police aux habitants qui prenaient l'air sans masques devant leurs immeubles.

Ce sont ces provocations de l'État qui ont mis le feu aux poudres dans ce quartier où la population respecte très largement les gestes barrières. Exposer la population du Chaudron à la vindicte populaire, la frapper au porte-monnaie alors qu'elle est souvent démunie de tout, ne fera qu'accroître sa haine du système en place !

La Réunion

Mayotte : En pleine crise sanitaire les expulsions continuent !

Brève
28/02/2021

En plein confinement, la préfecture de Mayotte et la mairie de Mamoudzou ont pris la décision de déloger les habitants des bangas.

Depuis une semaine, les gendarmes évincent manu militari les occupants de ces baraques de fortune du nord et du sud de la capitale.

Le 26 février, ces opérations ont provoqué des affrontements entre gendarmes et habitants des bangas du lotissement de Trevani pour la plupart des Comoriens en situation irrégulière.

À Mayotte, la chasse aux migrants comoriens ne connaît pas de trêve ; le département bat même le record de France des reconduites à la frontière. Mais en pleine flambée de l’épidémie du coronavirus, mettre les plus pauvres parmi les pauvres à la rue, est criminel !

La Réunion

Quand la Région Réunion subventionne les licencieurs

Brève
13/02/2021

La commission permanente du Conseil régional qui s'est tenue la deuxième semaine de février, a voté (droite et PS à l'unanimité!) une aide supplémentaire de 1,5 million pour chacun des deux quotidiens de La Réunion, le JIR et le Quotidien. Elle leur avait déjà octroyé une première subvention d'un million d'euros fin décembre 2019.

La même semaine, la direction du JIR présentait une demande de mise en place d'un plan de cession de l'entreprise devant le Tribunal de Commerce. Celui-ci lui a donné son feu vert.

Un seul groupe d'actionnaires s'est porté acquéreur. Il s'agit en fait des mêmes sept actionnaires qui possèdent ce journal. Seul le nom de l'entreprise change. De SAS Journal de l'Ile, il devient SNJIR (Société nouvelle du JIR).

Au sortir du tribunal, Jacques Tillier, son président, s'est félicité « de ne licencier personne ». Sept salariés seront pourtant licenciés « pour raison économique » !

Chez le Quotidien aussi, la machine à licencier ne s'est pas arrêtée malgré l'annonce de cette généreuse deuxième aide régionale à la presse. La direction a confirmé sa décision de licencier 24 salariés.

Preuve est faite, une fois de plus, que les aides publiques aux capitalistes ne protègent en aucun cas les travailleurs des mauvais coups patronaux. Seule leur lutte pourrait le faire !

La Réunion

Plus bêtes qu’anges d’un côté et démons nationalistes de l’autre

Brève
12/01/2021

Le maire de St-André et sa famille ont été agressés par des « anges » de téléréalité. Ces personnes, dont la prestation télévisuelle consiste à se laisser filmer toute la journée dans leur intimité, ne supportaient pas que dans la salle du restaurant de St-Denis où ils déjeunaient des clients les prennent en photo.

Cet épisode aurait pu n’être que grotesque à la rubrique des faits divers mais il est devenu politique du fait que Bédier y a vu l’agression de créoles réunionnais par des colonisateurs dominants.

Les classes populaires appauvries, méprisées, laissées de côté par un système économique au service des possédants peuvent être sensibles à un tel discours.

Mais les travailleurs ne doivent pas s’y tromper : les exploiteurs, ceux qui raflent l’argent public et jettent les travailleurs au chômage et dans la précarité sont autant créoles que zoreils, blancs ou noirs, la seule couleur qu’ils vénèrent c’est le profit capitaliste.

En utilisant les frasques de quelques décérébrés, produits de ce système dont ils sont les défenseurs, des responsables politiques unis dans un chœur indigné, cherchent à cacher cette réalité. Ils invoquent la « défense des réunionnais » pour mieux désarmer les travailleurs face à leurs véritables oppresseurs.