La Réunion

Quand les masques tombent !

Brève
20/11/2020

Suite à l’accélération de la propagation du Coronavirus plusieurs communes sont placées sous surveillance et sous la menace d'un couvre feu.

À Saint-André la mairie a commandé 175 000 masques à RVE, une entreprise spécialisée dans la valorisation des déchets. Elle aura ainsi non seulement la production, mais aussi le traitement des masques usagés. Beau doublon !

C’est devant le siège de cette entreprise que le 23 mars 2020 une vingtaine d’ouvriers avaient manifesté leur mécontentement d’être obligés de continuer à travailler « sans moyens de protections adaptés contre le risque de contamination » (pas de masques, pas de gel, pas de gants).

En guise de réponse, le patron avait licencié plusieurs d’entre eux pour fautes. Il les avait accusé d’avoir « terni l’image de l’entreprise en publiant une vidéo de leur manifestation sur Facebook… et d’avoir pris des photos de l’intérieur de l’établissement sans autorisation de la direction et de les avoir communiquées à la presse » !

 

Non contente de s’être séparé de travailleurs trop combatifs à son goût, le patron de RVE trouve encore le moyen de grossir son chiffre d’affaire grâce à la pandémie.

La Réunion

Maurice : 4 ouvriers bangladais morts pour le profit

Brève
07/11/2020

Jeudi 5 novembre à 7 heures du matin, un car transportant 70 travailleurs originaires du Bangladesh s'est encastré dans un abri-bus dans le quartier de Pailles au sud de Port Louis. Cet accident a fait 4 morts et 64 blessés graves parmi ces ouvriers, dont le chauffeur de car qui a été amputé des deux pieds. Il semble, aux dires des passagers, que le chauffeur les ait avertis peu avant l'accident que les freins de l'engin ne répondaient plus et que le car était en surcharge.

Malgré ces éléments mettant en cause la responsabilité des patrons propriétaires du car le ministre du Travail, Soodesh Callichurn a déclaré qu' « une enquête déterminera si le chauffeur a commis une infraction au code de la route ». Autant dire que ce représentant du gouvernement mauricien exclue toute responsabilité du patron de la compagnie de cars !

La bourgeoisie mauricienne exploite honteusement des milliers de travailleurs et de travailleuses venant du Bangladesh pour suer du profit dans ses entreprises. Cet accident dramatique est révélateur du profond mépris qu'elle affiche pour ces travailleurs corvéables à merci. C'est elle qui porte l'entière responsabilité de leurs décès et de leurs souffrances.

La Réunion

Un gréviste de BDM poussé au suicide. À bas la répression patronale et coloniale à Mayotte !

Brève
07/10/2020

Les salariés du groupe Bourbon Distribution Mayotte (magasins Jumbo Score et Douka Be – rachetés récemment par le groupe Bernard Hayot) ont fait grève 9 semaines pour une augmentation de leurs salaires de 150 euros, le 14ème mois et l'augmentation des primes restaurant. La direction n'a finalement accepté de leur octroyer que 30 euros d'augmentation salariale, autant dire une misère.

Pendant toute la durée du conflit, elle n'a cessé de mener la chasse aux grévistes leur envoyant les huissiers pour dresser des procès-verbaux d' « entrave à la liberté du travail ». Elle a pu compter sur la complicité de l'État français qui maintient salaire minimum et allocations sociales bien en-dessous de ce qu'ils sont en France et à La Réunion. Les patrons sont les rois à Mayotte et leurs salariés les esclaves.

Non contente de refuser de satisfaire les revendications de ses salariés , la direction de BDM a entamé plusieurs procédures de licenciements contre les grévistes. Elle s'est plus particulièrement acharné sur Bao, un jeune père de famille de trois enfants, âgé de 34 ans, qu'elle a convoqué dans ses bureaux, sans possibilité de se faire accompagner par un syndicaliste ou même un camarade de travail.

Bao en est ressorti, aux dires de ses collègues, choqué, traumatisé, déclarant qu'il avait « peur de ce qui allait se passer ».

Toutes ces pressions et intimidations inhumaines ont eu raison de sa résistance. Dans la nuit du dimanche 4 au lundi 5 octobre, il a mis fin à ses jours.

Sans honte la direction de BDM a fait part de ses condoléances à la famille de Bao, alors qu'elle et ses soutiens gouvernementaux sont entièrement responsables de son décès.

À bas l'exploitation capitaliste à Mayotte! Justice pour les travailleuses et travailleurs Mahorais !

La Réunion

Les forçats de la NRL brisent le silence

Brève
30/09/2020

Depuis des mois, Région et majors du BTP sont en conflit à propos de la finition des derniers kilomètres de la Nouvelle Route du Littoral.

L'insuffisant approvisionnement en roches massives du chantier et la recherche de solutions de rechange (utilisation des andains dans les champs de cannes) a été l'occasion pour les entreprises concernées de réclamer plusieurs rallonges de dizaines de millions d'euros auprès de la collectivité qui a fini par accéder à leur demande.

Dernièrement les patrons transporteurs de roches sont aussi entrés dans la danse et ont manifesté devant la Région et devant le siège du groupement d'entreprises pour exiger que le chantier redémarre au plus vite se plaignant d'être étranglés financièrement. Tous les rassemblements et déclarations de ces patrons ont été régulièrement couverts et reproduits par les médias. À aucun moment on n'a entendu la voix de leurs salariés. À croire qu'ils n'existaient pas !

Et puis, mardi 29 septembre, on a pu entendre, ô miracle, la voix de ces derniers qui, sous couvert d'anonymat (« pour ne pas risquer de perdre leurs emplois »!) ont pu intervenir aux informations de 19 h sur la chaine télévisée de Réunion la Première.

Et là on a pu avoir enfin un mince, mais fort intéressant, aperçu des conditions de travail qui leur sont réservées : des journées de travail qui commencent à 5 heures du matin et finissent à 16 heures, sans pause, et pour des salaires inférieurs à 1400 € et pas supérieurs à 1500, pas de primes de repas et pour ceux qu ne seraient pas contents de leur sort une seule réponse : « Qu'ils aillent voir ailleurs ! » dixit le représentant d'un syndicat patronal routier.

« Isolés et sans syndicat, les chauffeurs auront beaucoup de mal à améliorer leur sort », telle était la conclusion du journaliste parti les interviewer. En effet, face à leurs exploiteurs, seule l'organisation indépendante des chauffeurs routiers et leur lutte collective leur permettra de changer leur sort.

La Réunion

Les travailleurs ne comptent pas pour du beurre

Brève
04/07/2020

 

Rares sont les années où il n’y a pas de ralé-poussé entre planteurs de cannes et usiniers à propos de la campagne sucrière.

Celle-ci qui était prévue de démarrer le 29 juin dans l’est de l’île, démarrera avec une semaine de retard.

La raison de ce report était un désaccord des uns et des autres sur les modalités d’échantillonnage de la canne pour déterminer le taux de sucre.

En effet, de réunion en réunion, syndicats de planteurs et représentants de Tereos ne trouvaient pas d’entente sur les points de perçage des cannes sur les plate-formes. Les premiers estimant que ce que proposait l’usinier leur était défavorable, les seconds considérant que la proposition était « loyale ».

Le protocole de campagne 2020 a finalement été signé le 3 juillet entre les deux parties.

Il y a trois ans, l’opposition entre planteurs et usinier avait abouti à une grève des planteurs de presque 15 jours soutenus par le syndicat CGTR.

Toujours est-il que chacun des deux camps se bat pour défendre ses intérêts respectifs.

Mais la filière canne ne se résume pas aux seuls planteurs et usinier. Les techniciens agricoles, les ouvriers agricoles, les travailleurs d’usine, auraient aussi leur mot à dire et des revendications à poser.

Eux qui conseillent les agriculteurs, qui plantent, qui coupent, qui transportent, qui transforment la canne, bref qui créent les richesses ne voient pas leur salaire augmenter ou si peu...

S’ils veulent voir leurs conditions de vie s’améliorer, les travailleurs n’ont pas d’autre choix que de rentrer en lutte contre leurs exploiteurs.