Legrand (Limoges) :  Difficile d’être plus cynique

Echo d'entreprise
12/04/2020

Depuis le 17 mars le travail a cessé partiellement au siège et dans les usines du groupe Legrand. Mais la direction cherche tous les moyens de tirer profit de la situation. Elle attaque autant qu’elle peut les conditions de travail avec une flexibilité imposée jusqu’à fin décembre… 2021 .

Elle a imposé le vol de congés et RTT et, comme cela ne suffira pas, dès le travail repris, les travailleurs devront rattraper 4 jours non effectués sur 5. Cherchant probablement à booster la productivité, elle rechigne à la mise en place du télétravail et refuse des renouvellements de congés pour garde d’enfants.

Benoît Coquart, directeur général, veut faire croire que le but est de « limiter le recours aux aides publiques » et ainsi « participer à l’effort de solidarité économique demandé par le gouvernement »... Mais la direction prépare surtout l’assemblée générale des actionnaires du 27 mai prochain et dans les journaux financiers, elle dévoile sa vraie priorité : « travailler à protéger sa rentabilité et son cash-flow »

Legrand Limoges :  Avec les dividendes déjà accumulés, de quoi protéger les travailleurs !

Echo d'entreprise
12/04/2020

A partir du 13 avril, après la signature d’un accord de « flexibilité » par 3 des 4 syndicats de l’entreprise, la CGT ayant refusé, Legrand poursuit son objectif de faire reprendre, « coûte que coûte » le travail plutôt que d’enclencher une procédure de chômage partiel.

Depuis le début de la crise sanitaire, les dirigeants de Legrand clament que la priorité du groupe est « de protéger la santé et la sécurité de ses collaborateurs ». C'est sans doute de la santé boursière du groupe et de la sécurité de la fortune des actionnaires dont ils parlent !

La preuve, il a fallu de nombreuses négociations pour obtenir la mise à disposition de 2 masques par personnes et la prise de température à l’entrée ! Et comment être en sécurité dans les ateliers de production où les pièces passent forcément de mains en mains d’un poste à l’autre ?

Au final, le but de tout cela est de pouvoir verser aux actionnaires les dividendes de 2019, alors que sur les 2,5 milliards d’euros déjà versés aux actionnaires entre 2010 et 2018, il y a de quoi payer intégralement tous les salaires, toutes les charges fixes en attendant que l’épidémie soit jugulée !

Haute Vienne :  Pour Bernardaud aucune raison de ne pas produire, au contraire !

Echo d'entreprise
05/04/2020

Dans un interview publié par le Populaire le 4 avril, Michel Bernardaud, patron de l’entreprise de porcelaine du même nom, essentiellement de la porcelaine de luxe, explique sans complexe que pour lui : " C’est une période compliquée, mais ce n’est pas la fin du monde. "

Alors, depuis le 17 mars, dans les usines de Limoges et Oradour sur Glane, tous ceux qui peuvent travaillent, soit 80 % du personnel.

Pourquoi ? Qu’y a-t-il d’indispensable qui mérite de mettre en danger des travailleurs ? La réponse est claire : " Nous travaillons pour l’après Covid-19 " ; il faut " être prêt au moment de la reprise avec des stocks reconstitués et en réalisant du chiffre d'affaires "

Comble du cynisme, ce patron voudrait en plus être félicité pour sa participation à " l’élan de solidarité " parce qu’il produit du gel hydro-alcoolique destiné au personnel et va donner à la ville plusieurs dizaines de milliers de masques, FFP2 et chirurgicaux, commandés en Chine et en cours d’acheminement.

Pour ces patrons, la seule " recommandation » qu’ils suivent, c’est : continuer à faire des profits quelles qu’en soient les conséquences !

Legrand (Limoges) :  Face au Covid-19, un seul objectif pour la direction : en tirer un profit maximum !

Echo d'entreprise
01/04/2020

Dans la rubrique finances des Echos !

Après avoir lanterné depuis la fermeture des usines le 17 mars, la direction de Legrand a sorti un projet d’accord de chômage partiel où on voit clairement ses objectifs : repousser le chômage partiel au maximum, redémarrer la production le plus vite possible et profiter de toutes les ordonnances du gouvernement pour qu’à la sortie de la crise sanitaire, les travailleurs puissent être pressurés comme des citrons.

Les travailleurs se sont déjà fait voler 8 RTT, dont 4 pris sur l’année prochaine et, sans décision de chômage partiel, ils se voient imposer de prendre le plus de congés possible. Il n’est pas question de compenser totalement la perte de salaire.

Dans son projet d’accord, à la reprise, les travailleurs devraient être complètement flexibles avec des horaires hebdomadaires sur 6 jours, établis en fonction de la charge de travail, avec des « périodes basses », à 0h et des périodes « hautes » à 48h. Et ce sur une période allant jusqu’au 31 décembre… 2021.

Interviewé dans le journal « Les échos », le directeur donne clairement le ton. Il se vante de la capacité de l’entreprise à pouvoir conserver ses marges et à profiter de la période pour ne manquer aucune opportunité de rachat d’entreprise !

Si, aujourd’hui, l’on ne sait pas comment vaincre le virus du covid-19, on sait que pour faire face aux attaques, les travailleurs doivent s’organiser, se préparer à la lutte.

Legrand Limoges :  La rapacité des patrons n'a pas de limite

Echo d'entreprise
28/03/2020

Chez Legrand, le lundi 16 et le mardi 17, certains salariés ont été mis en télétravail . Pour les autres pas de consigne ! Ils ont du venir travailler sans masque, sans gel et se sont organisés comme ils ont pu.

Devant les protestations syndicales, l'usine a été finalement fermée à partir du 24 mars. Lors d'une entrevue avec les syndicats, la direction a refusé de discuter de la mise en place du chômage partiel et imposé 4 RTT "direction" (dans l'accord 35h, un certain nombre sont à sa discrétion).

Une nouvelle rencontre direction-syndicats était prévue vendredi 27 mars avec pour ordre du jour : "information sur les modalités d'organisation d’une reprise progressive d’activité à partir de la semaine commençant le 30 mars" . Autrement dit, comme à PSA elle s'apprête à jouer la santé des salariés à la roulette russe ! Ce qui sort de l'usine n'est pas vital pour la population mais elle avance l'argument que les hôpitaux auraient besoin de son matériel électrique. Selon la CGT, il y a des stocks largement suffisants !

Finalement, l'usine ne sera pas ré-ouverte lundi 30 mars, excepté quelques ateliers, mais la direction impose de nouveau des RTT " direction" ceux de 2020 étant épuisés, ce sont ceux de ...2021 ! Elle a fixé une nouvelle entrevue avec les syndicats en proposant de négocier la prise des congés annuels pour la suite !

En réalité, de réunion en réunion, elle joue la montre pour éviter l'instauration du chômage partiel qu'elle devrait rémunérer à 89% selon les accords, la CGT demandant que les salaires soient intégralement payés. On voit où elle veut en venir : "cramer" tous les congés des travailleurs pendant le confinement et faire tourner ses usines non-stop tout l'été. Et elle pourra faire "suer le burnou" aux ouvriers jusqu'à 60h par semaine, comme la loi "d'urgence sanitaire " vient de le lui accorder !

Limoges :  Le Centre Hospitalier psychiatrique Esquirol à l'heure du coronavirus

Echo d'entreprise
26/03/2020

Les anciens pavillons Morel et Wildöcher, où il n’ y avait plus de patients depuis quelques mois, du fait de la suppression de 20 lits, ont été aménagés pour recevoir des malades qui pourraient être atteints du Covid19. Des équipes sont prêtes pour aller dans ces deux unités si besoin.

Une autre unité, Bellevue, doit accueillir des SDF. Du personnel soignant sera présent de 9H à 17H et le reste de la journée sera assuré par des associations.

Dans les autres unités, les équipes travaillent en service minimum tous les jours, sans masque, alors que qu'il peut y avoir des porteurs sains : vu la pénurie la petite réserve de l'hôpital est conservée précieusement pour les pavillons destinés aux patients Covid 19. Et comme partout la direction d'Esquirol fait appel aux dons de masques.

Cela ajoute au stress du travail au quotidien en service minimum, d'autant plus que le travail et les prises en charges sont majorés par le service des repas dans les chambres, l'interdiction des visites, des permissions et des sorties dans le parc qui fait monter la tension. Certains jours de travail des soignants sont confinés au domicile, avec possibilité d’être appelé si besoin. Il est en plus très difficile de se faire tester, là aussi par manque de test.

Mercredi soir, Macron, a annoncé un grand plan d’investissement pour l’Hôpital, une prime , une révision des grilles de salaires. Les promesses ne coûtent pas cher. Mais son gouvernement, comme tous les gouvernements bourgeois qui l'ont précédé, a saigné les hôpitaux pour mieux subventionner les grands bourgeois industriels et financiers. Et il s'est empressé de les renflouer avant même de prévoir le matériel minimum indispensable pour ceux qu'il nomme hypocritement "les héros en blouse blanche".