Démasquée :  PSA avait bien des masques… et prépare activement la reprise

Echo d'entreprise
10/04/2020

« Malgré le Covid-19, PSA prépare la réouverture des sites de Metz et Trémery » titre le Républicain lorrain. Tous les jours la télé affiche « restez chez vous ! » ; le préfet de Moselle restreint les achats dans un rayon de 10 km ; parcs, jardins, berges, plan d’eau… sont interdits de 11h à 19h, et PSA veut faire fabriquer des boites de vitesse et des moteurs dans ses usines !

Et pour cela, la direction de PSA Metz a 10 000 masques en stock. Alors que les hôpitaux mosellans, les kinés, infirmières, personnel social en manquent, PSA en a stocké pour faire redémarrer les usines. La direction se défend dans la presse en prétendant que le groupe en a déjà distribué 600 000 « dont un nombre significatif en Moselle ». C’est la preuve qu’elle en avait des centaines et des centaines de milliers. Et c’est pour la pub car jusqu’à présent la direction était muette sur ses stocks de masques qui manquent aux soignants. 

Du côté de la Préfecture on insiste « Le Covid ne connait ni de week-end, ni de vacances ». Et la semaine il n’est pas là ? 

Pas question de travailler pendant le confinement si ce n'est pas socialement nécessaire !

ArcelorMittal Florange :  Le virus du profit ferme la cokerie

Echo d'entreprise
07/04/2020

ArcelorMittal a annoncé lundi 6 avril la fermeture définitive de la cokerie de Serémange-Erzange en Lorraine. 173 emplois directs vont être supprimés, sans compter les intérimaires et les sous-traitants.

La cokerie alimentait en coke les hauts fourneaux de Dunkerque – après avoir fourni pendant des décennies ceux de Florange fermés depuis 2012.

Le prétexte de cette fermeture est la crise sanitaire du coronavirus qui provoque une baisse de la demande d’acier. Du coup, la cokerie de Dunkerque suffirait à fournir les hauts fourneaux qui auraient un an de stock.

Par ailleurs, Arcelor, écologie oblige, explique qu’une cokerie rejette beaucoup de CO2 dans l’air. Alors la fermeture lui permet de réduire les émissions du groupe. Et il en profite pour fermer une installation source en plus de plusieurs pollutions dans la vallée de la Fensch par manque d’entretien et d’investissement.

Mais la vraie raison est financière. Le coke de Lorraine coûte plus cher à produire car il fallait apporter le charbon qui n’y est plus extrait et faire voyager le coke fabriqué jusqu’à Dunkerque.

ArcelorMittal fait payer par l’État le chômage partiel dans ses usines mises en partie à l’arrêt. Et en échange le gouvernement demande aux patrons de ne pas licencier. Mais ArcelorMittal n’en a cure et cela fait bien longtemps qu’il apporte la démonstration de qui sont les maîtres dans la société : Sarkozy promettait de s’opposer à la fermeture de l’aciérie de Gandrange ; Hollande aux hauts fourneaux de Florange. Les deux ont fermé.

Les présidents et les ministres parlent, les capitalistes décident en fonction de leurs seuls intérêts. C’est leur pouvoir de nuisance qu’il faut contester.

PSA Metz et Trémery :  PSA peut avoir des masques quand les soignants en manquent

Echo d'entreprise
06/04/2020

Dans l’optique de redémarrer les usines de Metz et de Trémery, la direction PSA affirme qu’elle a des masques pour permettre aux salariés de travailler pendant un mois.

C’est un aveu sachant qu’elle prévoit au moins 2 masques par jour et par salarié, cela veut dire qu’elle a un stock ou qu’elle peut fournir aux usines de Metz et Trémery 200 000 masques.

Alors que tous les hôpitaux de Moselle craquent, que la blanchisserie industrielle située à quelques centaines de mètres de l’usine de Metz-Borny n’ont pas de masques, PSA en a pour produire des moteurs et des boîtes de vitesse !

On marche sur la tête. Les masques doivent aller à ceux qui sauvent des vies, pas servir à produire des voitures pour sauver leurs profits des capitalistes.

Continental (Sarreguemines) :  Ils auraient bien voulu continuer !

Echo d'entreprise
30/03/2020

Les principaux sous-traitants automobiles de la région ont finalement décidé de fermer leurs usines, plusieurs jours voire une semaine entière après le début du confinement. Chez Continental, il s’agissait de travailler à fond du 16 au 20 mars pour produire, cuire et stocker le plus possible de pneus, en prévision de la reprise. Depuis, la direction de l’usine a reconnu qu’il y aurait au moins 23 cas de Covid-19 suspectés et que tous ces ouvriers avaient travaillé au sein d’ateliers fréquentés par plus de 450 travailleurs, jusqu’à la fermeture. C’est le même constat chez les sous-traitants de Continental, comme Crealog, dont des ouvriers ont aussi été contaminés.

Dans un communiqué des constructeurs automobiles, les priorités de Continental sont d’ailleurs ouvertement affichées par ordre d’importance : « Continental et Bosch, ont annoncé mercredi qu’ils allaient interrompre totalement ou partiellement leur production en Europe, en réponse 1) à la baisse de la demande, 2) aux difficultés d’approvisionnement et 3) pour protéger leurs salariés face à l’épidémie de coronavirus ».

Voilà qui est clair : la santé des ouvriers passe en dernier pour Continental. Pour se protéger et protéger leurs familles, y compris contre les envies qui démangent ces patrons de faire reprendre le travail au plus tôt, les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes.

Hôpital Robert-Pax (Sarreguemines) :  Le prix des politiques contre la santé

Echo d'entreprise
30/03/2020

Au Pax, à Sarreguemines, l’épidémie de covid-19 jette une lumière crue sur les politiques menées depuis des années en termes de suppressions de lits et de services, d’économies sur le personnel et sur le matériel médical.

Par exemple, cela fait bien longtemps que le personnel des Urgences réclamait des travaux d’agrandissement et de rénovation des locaux, trop exigus et vétustes pour travailler et accueillir correctement les patients. En 2019, les travailleurs de l’hôpital ont fait grève à plusieurs reprises pour dénoncer cette situation, et aussi pour obtenir du matériel neuf en quantité suffisante et l’embauche de personnel supplémentaire. La réponse systématique était alors : « il n’y a pas d’argent ».

Avec l’épidémie en cours, il est devenu possible, et heureusement, de faire faire des travaux pour construire un bâtiment provisoire supplémentaire devant les Urgences, avec les équipements nécessaires, et ce en à peine 24h. La preuve que quand ils veulent, ils peuvent.

MTD (Sarreguemines-Sarrebruck) :  La course aux tondeuses, une activité « indispensable » ?

Echo d'entreprise
30/03/2020

En pleine crise, MDT, une entreprise dont les sites de logistique à Sarrebruck et Hornbach livrent des pièces de rechange pour outils de jardin, n’a pas perdu de temps pour envoyer des laissez-passer pour faire franchir la frontière aux ouvriers qui vivent à Sarreguemines, dès lundi 16 mars et la fermeture de la frontière entre la France et l’Allemagne. Ces laissez-passer ont le culot de préciser que le site est « indispensable afin de sécuriser les activités et le fonctionnement de l’entreprise ainsi que de respecter les délais de livraison ». Comme si la livraison de pièces de rechange pour tondeuses était une urgence prioritaire sur la santé des ouvriers et de leurs proches !

Depuis, le patron fait même venir de nouveaux intérimaires pour les former… de peur que certains ouvriers embauchés tombent malades alors que la saison des tondeuses à gazon approche ! Et c’est en outre sur ce même site de Sarrebruck que MTD prévoit de licencier 200 ouvriers dès octobre 2020, sous prétexte de baisse d’activité.

Bref, le patron veut profiter de la période pour accumuler du stock et anticiper le redémarrage des commandes. Mais il accumule surtout de quoi faire monter la colère des ouvriers avec cette logique criminelle dont les gouvernements français et allemand sont doublement complices.

ArcelorMittal Florange :  Le profit au mépris des salariés

Echo d'entreprise
27/03/2020

Malgré l'opposition de la CGT, FO, l’UNSA et la CFDT à la levée du « danger grave et imminent » et malgré les réserves de l’inspection du travail, la direction a fait reprendre le travail mercredi soir à l’usine de Florange.

C’est une reprise partielle, mais alors qu’on nous serine qu’il faut être responsable, rester chez soi, la direction n’hésite pas à mobiliser plusieurs centaines de travailleurs… pour faire des tôles ! Ce seraient des masques ou du gel hydroalcoolique d’accord mais de la tôle, c’est un scandale.

La direction a fait pression sur des salariés, des CDD et des intérimaires pour qu’ils retournent au travail. Déjà qu’en temps ordinaire, le sous effectif est constant, une reprise en équipe réduite ne fera qu'aggraver les conditions de travail.

Alors, restons chez nous, protégeons nous et protégeons les autres ! Les capitalistes sont des irresponsables, ils en font une fois de plus la preuve.

ZF :  Aux patrons de payer !

Echo d'entreprise
25/03/2020

Sur 9000 travailleurs embauchés à Sarrebruck, on compte environ 1000 frontaliers, plus tous ceux qui travaillent dans la sous-traitance ou enchaînent les missions d’intérim pour ZF.

Le constructeur de boîtes de vitesse vient d’annoncer la fermeture de ses sites sarrois à partir du lundi 23 mars. Dans le même temps, la direction prétend se servir dans les congés et les compteurs d’heures des ouvriers pour couvrir cette fermeture, ainsi que du chômage partiel. Une mesure de réquisition d’une semaine sur les congés payés que le gouvernement de Macron veut aussi rendre possible en France sous prétexte d’un « effort raisonnable » des salariés.

Même quand des boîtes riches à milliards sont obligées de fermer en raison de la crise sanitaire, c’est encore aux travailleurs que politiciens et patrons présentent en cœur l’addition.

Ils ne masqueront pas leur irresponsabilité

Echo d'entreprise
20/03/2020

Aujourd’hui Renault Sovab a fait un don de 700 masques chirurgicaux et 130 FFP2 au sous-préfet de Briey. Hier c’était Toyota France qui envoyait 10 000 masques FFP2 à Mulhouse.

La Sovab a fait travailler jusqu’au dernier moment les salariés. De là à se vanter d’être un acteur social et se faire de la pub sur le don de masques...

Ce que souhaitent les personnels des hôpitaux, ce sont bien sûr des masques, mais surtout de ne pas voir arriver dans leurs services les ouvriers d’usine que les patrons continuent à faire travailler malgré les dangers.

Renault-Sovab :  Nous ne sommes pas de la chair à produire

Echo d'entreprise
20/03/2020

Rassemblement de travailleurs de la Sovab Printemps 2019 - LO

Lundi matin 16 mars, dans les ateliers de l’usine Renault Sovab de Batilly qui produit des fourgons Master, il n’était pas question d’arrêter la production pour lutter contre la propagation du coronavirus.

La veille, dimanche, la direction avait appelé des volontaires de l’équipe de nuit pour venir travailler une partie de la matinée et des nouveaux intérimaires ont débarqués pour remplacer les ouvriers restés chez eux pour garder leurs enfants.

Par une réunion de 5 minutes dans chaque secteur, les chefs expliquaient que tout était sous contrôle, qu’il suffisait de se laver les mains et que chaque salarié qui se sentait mal devait se signaler.

La plupart d’entre nous étaient estomaqués de la légèreté avec laquelle la direction répondait aux inquiétudes de centaine de travailleurs. Nous nous côtoyons de près sur les chaînes, dans les vestiaires et au self. Nous nous échangeons les outils, les visseuses, les claviers, les téléphones…

En fait, en guise de mesures de protection, il n’y avait rien de mis en place, à part la recommandation de ne pas se serrer la main. Et en ce qui concerne le nettoyage de l’usine, les prestations ont largement diminué ces dernières années ce qui est pire en période d’épidémie.

Ce n’est que l’après-midi à 15 h que la direction a soudainement annoncé la fermeture du site jusqu’au moins la fin de la semaine.

Mais deux jours après, Pénicaud, la ministre du travail, exhortait les entreprises à reprendre le travail, la Sovab annonce déjà une reprise dans un premier temps partielle, en se moquant complétement du délai de confinement nécessaire pour enrayer la propagation du virus.

Elle projette de faire travailler 50 salariés pour sortir le millier de Masters en attente de retouche, en disant que « l’État n’a jamais interdit l’activité industrielle. Sovab n’est pas hors la loi, et nous sommes en lien avec la préfecture ».

Les retoucheurs et ceux qui valident les véhicules qui sortent des chaînes sont fortement sollicités pour travailler les jours fériés, pendant les périodes de vacances, pour faire des heures supplémentaires les samedis et les dimanches soir. C’est à cause du manque de personnel chronique sur les lignes de montage et de l’interdiction formelle d’arrêter la chaîne que le parc des retouches est un tonneau des danaïdes ! Cette fois, la direction dépasse les bornes en mettant en cause leur santé.

Les 6 syndicats de l’usine sont unanimement contre la reprise. Ils estiment que les conditions de travail ne permettent pas de protéger les salariés, mais la direction n’en a cure.

Elle veut passer en force, contre l’avis des salariés de plus en plus inquiets par la contamination qui prend chaque jour de l’ampleur. Cela se mesure par le nombre impressionnant de messages de soutien que s’échangent les travailleurs de l’usine. C’est un début de résistance. Pour garantir notre santé, on ne pourra compter que sur nous-mêmes.