Pour « restaurer la compétitivité de l'entreprise », les dirigeants de Michelin proposent hypocritement une « réorganisation sans licenciement », comme ils disent. Ils fermeraient leur filiale, la Sodemeca à Noyelles-lès-Seclin, et parlent de reprendre ces salariés à Clermont-Ferrand.
Mais qui peut les croire ? Comment les 276 salariés qui fabriquent des pneus hauts de gamme pour Porsche et BMW - et qui ont atteint des records de production ces dernières années - peuvent-ils partir à Clermont-Ferrand, avec la maison à vendre, avec le conjoint qui doit abandonner son emploi ? Et sans garantie que Michelin ne les vire pas d'ici quelques années à l'occasion d'une nouvelle restructuration ?
Car pour les dirigeants de Michelin c'est la course au profit maximum : production accrue, flexibilité, chômage partiel, mutations, fermetures d'usines... et cette fois, suppression de 1 093 postes en France, sur plusieurs sites, sans parler des intérimaires qui sont licenciés eux aussi. Une politique anti-ouvrière qui rapporte des centaines de millions de bénéfice aux actionnaires dont les dividendes ont augmenté de 72 % depuis 2003.
« Cet été, Michelin vous fait gagner sur tous les tableaux » annonce le slogan publicitaire dans la presse... sans doute ne s'adresse-t-il qu'aux actionnaires ! En tout cas c'est par leur lutte que les travailleurs de Michelin pourront faire reculer la direction de Michelin.