Article de presse

Législatives 2022

Six questions à Michelle Petiteville, candidate Lutte ouvrière à Dieppe

Législatives 2022 : Six questions à Michelle Petiteville, candidate Lutte ouvrière à Dieppe
Six questions à Michelle Petiteville, candidate Lutte ouvrière à Dieppe

Paris-Normandie interroge les candidats dans la 6e circonscription (Dieppe, Le Tréport, Blangy-sur-Bresle, Neufchâtel-en-Bray) sur leur programme. Aujourd’hui, Michelle Petiteville, candidate de Lutte ouvrière.

Michelle Petiteville a été la première a annoncé sa candidature, en février 2022, lors de la venue de Nathalie Arthaud à Dieppe. Cette agent hospitalière à la retraite n’est pas une inconnue, elle est régulièrement candidate dans la circonscription.

Êtes-vous plutôt favorable à l’EPR ou aux éoliennes en mer et sur terre ?

« Quelle que soit l’énergie, EPR, éoliennes, gaz, pétrole, c’est une source de profits pour les capitalistes. La production et la distribution sont aux mains de grands groupes privés comme pour EDF qui fonctionne comme une entreprise privée malgré la forte participation de l’État. Leur problème n’est pas de fournir l’énergie à bas coût et en minimisant l’impact sur l’environnement. Pour les capitalistes, seuls comptent les dividendes de leurs actionnaires. Ainsi Total fait actuellement des profits records sur le dos de la population en augmentant les prix des carburants. »

Quels leviers pour améliorer la rémunération des agriculteurs ?

« Comme pour tous les travailleurs, je suis pour que les petits agriculteurs puissent vivre de leur travail. Aujourd’hui, ils sont exploités par les trusts agroalimentaires et la grande distribution. Pourquoi les prix à la consommation sont 3, 4, 5 fois supérieurs à ceux payés aux paysans ? Entre la production et les étals, qui empoche les marges ? Alors prendre sur les profits des actionnaires des grands groupes comme Danone, Lactalis ou Auchan serait un juste retour des choses. Les petits agriculteurs ont les mêmes ennemis et les mêmes intérêts que les travailleurs. Le rapport des forces doit s’inverser au profit des producteurs, pour imposer des prix leur permettant de vivre décemment. »

Comment attirer les médecins sur le territoire : contraindre ou inciter ?

« Après des décennies d’une politique incarnée par le numerus clausus, le nombre d’étudiants en médecine est à peine supérieur à ce qu’il était dans les années 1970 alors que la population est plus nombreuse et les besoins de soins ont augmenté avec son vieillissement. Pour les médecins qui font des études et apprennent leur métier grâce à l’argent public dans des facultés et des hôpitaux, il faut réfléchir à un système permettant l’installation des médecins en fonction des besoins réels des populations et pas sur le simple critère du profit personnel, quitte à les aider pour leur installation. »

Quels services publics faut-il sauver en priorité ?

« Je suis pour sauver tous les services publics utiles à la population, la santé, l’enseignement. Ce serait possible en prenant sur les profits des capitalistes et même simplement en arrêtant de donner l’argent de nos impôts à fonds perdu à des groupes riches à milliards. Il faut embaucher dans les hôpitaux, leur donner les moyens financiers pour fonctionner sans qu’ils soient obligés de s’endetter auprès des banques. Cela créerait des conditions de travail meilleures. Cela permettrait de recruter et d’éviter la fuite des agents et des médecins dans les cliniques privées. Dans l’enseignement aussi, le personnel manque. Des classes ferment. On pourrait dédoubler des classes pour une meilleure prise en charge des élèves. »

Vous occuperez-vous d’abord des fins de mois ou de la fin du monde ?

« Les deux ne sont pas contradictoires. Si les travailleurs avaient des salaires corrects, ils pourraient avoir des voitures moins polluantes, un logement bien isolé et bien chauffé sans perte d’énergie. Les responsables de la pollution et du réchauffement climatique, ce ne sont pas les travailleurs, ce sont les capitalistes qui préfèrent payer des amendes plutôt que de mettre aux normes leurs usines. Il faut que les travailleurs mettent en place une société communiste, qui seule pourra satisfaire les besoins des êtres humains sans détruire l’environnement. »

La question «poil à gratter» : Pourquoi Lutte ouvrière a-t-elle tourné le dos à l’union de la gauche portée par Nupes, n’êtes-vous pas de gauche  ?

« Pourquoi refaire une nouvelle mouture de l’union de la gauche avec Mélenchon ? On a eu Mitterrand, avec le blocage des salaires, Jospin avec les privatisations, Hollande avec la loi El Khomri, alors non merci ! Cela a mené à la démoralisation des travailleurs et entretenu les illusions sur le bulletin de vote. Celui-ci peut servir à s’exprimer, mais il ne remplace pas les luttes. Parce que nous sommes communistes révolutionnaires, nous pensons que ce n’est pas par les élections qu’on peut changer la société. À chaque fois que les travailleurs ont obtenu quelque chose, ce n’est pas un gouvernement qui leur a donné, ils l’ont arraché par les grèves et les occupations d’usine comme en 1936 et 1968. »

Droits de reproduction et de diffusion réservés © Paris Normandie (Franck WEBER)

 Lire l'article en ligne >
Partager