Une déclaration de guerre à toute une région

En annonçant sa volonté de se désengager du site de Blanquefort, sur lequel il estime que les perspectives ne sont plus « saines » à partir de mi-2019, Ford condamne à terme 900 emplois directs et des milliers d’emplois induits. C’est toute la région que Ford menace une nouvelle fois d’une saignée d’emplois.

Ford n’était revenu sur le site de Blanquefort en 2011 qu’en échange de millions d’euros de subventions publiques, un plan qui arrive à terme en mai 2018. Depuis des mois, il était évident que Ford n’envisageait pas d’avenir sur le site au-delà de ces subventions et que, de comité de suivi en comité de suivi, l’entreprise, avec la complicité des pouvoirs publics, promenait les travailleurs, ce qu’ont dénoncé à plusieurs reprises les syndicats.

Le prétexte avancé par Ford pour lâcher l’usine de Blanquefort est que la production d’une nouvelle boite à vitesse n’y serait pas « économiquement viable ». Que Ford mette sur la place publique ses comptes ! On verrait alors que Ford estime en fait que la production ne rapporterait simplement pas assez de bénéfices. Encore une fois, c’est sur l’autel des profits que des milliers d’emplois sont sacrifiés.

Ford, trust mondial de l’automobile, a fait plus de 7,6 milliards de dollars de bénéfices en 2017. Ses caisses sont pleines. Mais Ford ne reviendra sur sa décision que contraint et forcé. Il n’y a que la mobilisation des travailleurs et de la population qui est à même d’exercer une telle pression.