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Eddy le Beller, croisade d’un indigné

Ouest-France : Eddy le Beller, croisade d’un indigné
Eddy le Beller, croisade d’un indigné

Éric de GRANDMAISON. Publié le 10/06/2021 à 06h48

Eddy Le Beller est comme ce marin de quart qui affronte les paquets de mers sans perdre son cap. Le militant de Lutte ouvrière en prend plein la tronche des travailleurs pauvres, de la souffrance au travail, des salamalecs politiques et des « gros patrons ». Mais Eddy remonte inlassablement prendre le quart des travailleurs, à chaque élection. Affronter de nouvelles lames et des vagues scélérates, porteur de « la voix du peuple », celle d’un monde où il a grandi. Breton de Quimper, c’est dans le creuset syndicaliste de Saint-Nazaire qu’il a fait ses classes. À la dure.

« Nous sommes des militants »

Beau temps, mer calme. La baie de Saint-Nazaire, en face de la place des Commandos, accueille aux tables des cafés les ouvriers des chantiers navals après la journée de travail. Eddy, lorsqu’il s’appuie sur la table, fait furieusement penser au rugbyman avant la mêlée. Un regard déterminé, un petit rictus amusé en fond de visage. Prêt à chagner s’il le faut. Eddy n’est pas du genre mou du genou. La cause ouvrière lui tient les tripes. « Nous sommes des militants. Avant de gagner, on vient se faire entendre Oui, on a fait 1,47 % des voix en 2015. Mais ça fait quand même 18 627 voix ouvrières qui se sont exprimées. » Petite audience mais grosse détermination.

Avant tout, le profit

« Il faut utiliser ces moments politiques et se battre pour réclamer une politique qui défende le camp des travailleurs », explique-t-il. « Moi, je m’inquiète de voir la pauvreté s’accentuer », confie-t-il, écœuré de voir qu’en pleine pandémie et crise économique, le CAC 40 a continué à caracoler autour des 6 000 points. « Vous savez que les Chantiers de l’Atlantique ont perdu depuis le début de la crise près de 1 000 emplois dans la sous-traitance ? L’aéronautique ne va pas mieux. Et on nous dit que le pire est à venir. » Alors Eddy monte au créneau, encore et toujours, contre une « machine économique qui tourne avant tout au profit. »

« Des dirigeants irresponsables »

Eddy parle en connaissance de cause de la « colère du monde du travail », où il vit tous les jours. Il n’est pas né de la dernière pluie, a mûri avec les luttes syndicales : « Je ne veux pas que cette colère populaire soit détournée par des forces politiques. On ne va quand même pas laisser l’avenir de la classe ouvrière à d’autres ! » Alors Eddy l’indigné reprend inlassablement la barre. Il est candidat pour ces prochaines élections régionales du 20 juin 2021, armé du seul désir de « changer le système, sans jamais se lasser de combattre ce qu’il appelle « l’irresponsabilité des dirigeants actuels ».

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