Intervention d'Arlette Laguiller en assemblée plénière le 14 septembre 1999.

La Commission européenne, organisme exécutif de l'Union européenne, est conçue pour servir les intérêts des grands groupes financiers et industriels d'Europe dans la concurrence internationale. Issue de marchandages occultes entre gouvernements, son rôle est de contribuer à créer les conditions les plus favorables pour les multinationales dans leurs efforts permanents pour accroître leurs profits sur le dos de leurs propres salariés - l'exemple le plus récent étant Michelin. Et au-delà, cela se fait au détriment de la majorité de la population de l'Union européenne et des peuples des pays pauvres.

Le mode de nomination de la Commission, son fonctionnement, sa composition reflètent cette réalité fondamentale. Les intérêts essentiels des classes laborieuses ne sont pas pris en compte. Pour ce qui est du chômage désastreux et des suppressions d'emploi, l'Union européenne se réfugie derrière les gouvernements nationaux. Quant aux mesures d'harmonisation qui sont de son ressort, elles n'améliorent même pas la situation dans les pays où la législation est la plus défavorable pour les classes laborieuses et pour les catégories défavorisées ou discriminées - pour les femmes ou pour les immigrés notamment - car l'harmonisation, quand il y en a, se fait par le bas.

Les députés européens de Lutte Ouvrière et de la Ligue Communiste Révolutionnaire votent en conséquence contre la commission Prodi.