Après plus de quinze jours de grève du personnel d'entretien d'Onet-Métro, le travail a repris. Un médiateur avait été nommé et les syndicats impliqués dans ce conflit, FO, UNSA, CFTC, ont appelé à la reprise du travail suite à son intervention.

En échange, la direction accorderait une prime de 200 francs ce mois-ci, puis de 100 francs les autres mois, conditionnée à la qualité du travail et s'est engagée à respecter l'accord des 35 heures qu'elle avait négocié auparavant, avec quelques embauches prévues. Il faudra voir ce qu'il en est. Enfin, 30 % des jours de grève seraient payés, avec une prime de remise en état correspondant à encore 30 % des pertes de salaire, ce qui devrait faire qu'il n'y ait pas de perte de salaire ce mois-ci. Mais il y aura un jour de paye retiré pendant cinq mois à partir de janvier, pour " dédommager Onet "...

Le reste des revendications n'est pas satisfait, notamment la prime d'énergie et de participation. Enfin, pour les licenciements abusifs, on pourrait même dire que cela s'aggrave puisque la direction entend licencier sept grévistes.

Mercredi 24 novembre, Onet avait assigné les 326 grévistes au tribunal, en référé, pour entrave à la liberté du travail. Pendant le jugement, l'avocat du patron a reçu un sérieux coup de main de son confrère représentant la RATP. Celui-ci a parlé de " mouvement illicite " et évoqué de prétendues menaces faites par des grévistes envers les non-grévistes. Il a même exigé une protection policière des non-grévistes, sous prétexte que les poubelles archi-pleines du métro empêchaient l'application de Vigipirate !

Le jugement a accordé tout ce que demandaient les patrons : cette protection policière mais également l'embauche d'intérimaires chargés de nettoyer en lieu et place des grévistes. Enfin, sept grévistes ont été mis sur la sellette et interdits de circulation sur le réseau du métro.

Les délégués syndicaux qui, pour cette fin de grève, ont choisi de rester flous, disent qu'ils agiront pour que les sept licenciements annoncés n'aient pas lieu. Mais les grévistes sont perplexes. Ils restent sous le coup du nettoyage des couloirs sous protection policière. Cela explique sans doute, en partie, que le mouvement ait tourné court. La rapidité des syndicats à emboîter le pas au médiateur a sa part également. Mais il reste que nombre de travailleurs sont satisfaits d'avoir fait grève, et gardent le sentiment d'avoir fait reculer la direction.