Depuis le mercredi 19 janvier à Alcatel-CIT à Velizy, dans les Yvelines, tous les salariés des sociétés du nettoyage COMANET, SIN&STES et SPS sont en grève.

Plus de vingt bâtiments de l'entreprise ne sont donc plus nettoyés. La grève a débuté après que la direction d'Alcatel a décidé de réorganiser sa façon de travailler avec la sous-traitance pour tout ce qui concerne les « moyens généraux » c'est-à-dire la restauration, le nettoyage, le gardiennage, la réception des colis, les déménagements... afin de les rendre plus rentables en modifiant notamment le cahier des charges sur les prestations à fournir et en lançant des appels d'offres aux budgets plus réduits.

Ne voulant pas attendre l'échéance du ler février sans rien faire, les salariés du nettoyage se sont donc réunis pour discuter ensemble et établir une liste de revendications:

- maintien de tous les postes à Vélizy, quelle que soit l'ancienneté sur le site, et de tous les acquis,

- contrats en CDD requalifiés en CDI,

- maintien des navettes matin et soir.

Un préavis de grève pour le 19 janvier a été adressé aux anciennes sociétés et à la nouvelle, ABILIS. Depuis ce jour, la grève est revotée chaque soir en assemblée générale à l'unanimité des présents, soit entre 55 et 60 personnes. Lors de ces assemblées toutes les décisions sont prises par les grévistes. Durant ces dix premiers jours de grève, différentes actions ont été menées: diffusion de tracts aux sorties de l'entreprise, diffusion dans les bureaux pour discuter avec les salariés d'Alcatel, organisation d'une collecte de soutien et d'une pétition de solidarité, contrôle dans les bâtiments que le travail n'a pas été effectué.

Les salariés Alcatel sont plutôt solidaires du mouvement et l'ont montré en donnant largement à la collecte et en signant la pétition à plus de 460.

La direction d'ABILIS a fait connaître ses intentions: les contrats et les primes inférieures à 6 mois ne seront pas repris. De plus il y aura des mutations! Pour sa part la direction d'Alcatel, très hypocrite, dit ne pas pouvoir intervenir dans une revendication qui n'est pas de son ressort! Quant à augmenter les prix des prestations, il n'en est pas question! «Il faut, dît-elle, Vivre avec son temps et les lois du marché sont là »!

De tout cela, les salariés du nettoyage ont assez. Ils en ont assez des conditions au rabais imposées par les appels d'offres d'Alcatel et acceptées par leurs patrons; ils en ont assez de la précarité salariale, du SMIC, de la précarité de l'emploi (essentiellement des temps partiels de 5 heures), du travail de plus en plus dur, de l'augmentation du nombre de bureaux à nettoyer, etc. Alors, leurs revendications, ils comptent bien les faire aboutir et la grève tient bon.