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Dans les entreprises
Caisses primaires d'assurance maladie : Les employés submergés par le manque d'effectifs
Toutes les organisations syndicales des Caisses primaires d'assurance maladie appelaient à une manifestation nationale jeudi 3 février. Elles entendaient ainsi protester contre le manque d'effectifs devenu criant, notamment depuis la mise en place de la couverture maladie universelle.
Comme tous les services publics, les Caisses d'assurance maladie manquent de personnel. Mais cette situation est devenu intenable depuis que se met en place la couverture maladie universelle (CMU).
Au moment de la mise en place de la carte Sésame-Vitale, la direction, anticipant des gains de productivité, a fait partir une partie du personnel, rendant ainsi la tâche encore plus difficile. Pourtant, les propres anticipations de la Caisse en matière de besoins de personnel estimaient à 3 000 le nombre d'emplois nécessaires. Le gouvernement Jospin s'est contenté de créer 1 400 emplois, dont 900 en CDD. Le président de la CNAM réclame aujourd'hui un complément de postes en emplois-jeunes, là où les syndicats demandent du personnel qualifié embauché en CDI.
En attendant, du fait de ce manque criant d'employés, la situation des Caisses est devenue explosive. Les salariés qui assurent l'accueil du public sont débordés. Les Caisses ne répondent plus au téléphone. Les files d'attente s'allongent. La région parisienne est particulièrement touchée : le 10 janvier dernier, plus de 750 000 dossiers étaient en souffrance. Il s'y ajoute les six millions de dossiers CMU en cours d'enregistrement et tout le travail d'actualisation des dossiers de ceux qui bénéficient de la revalorisation des minima sociaux.
Et dire que les directeurs de certaines Caisses ont eu le culot d'expliquer que la CMU n'apporterait pas un surcroît de travail ! Ils ont bonne mine. Selon la CGT, pour faire face sereinement, il faudrait en effet un millier d'embauches supplémentaires rien que pour la région parisienne.
A tous les niveaux, la mise en place de la CMU a été gérée en dépit du bon sens. Dans le meilleur des cas, les employées chargées de ce travail ont tout au plus reçu une formation-éclair d'une journée, qui permet de faire face aux cas les plus courants, mais pas forcément de résoudre des cas plus complexes ; et de toute façon, le nombre de personnes à accueillir a presque triplé.
Si des embauches ne sont pas rapidement décidées, on pourrait s'acheminer dans les Caisses primaires vers une situation comparable à celle de certaines Caisses d'allocations familiales du Val-d'Oise qui, submergées par les dossiers RMI, ont décidé, le 24 janvier dernier, de fermer l'accueil du public jusqu'au 31 mars.
Les employés, comme les usagers, ont donc tout intérêt à ce que la protestation se développe. La pression du monde du travail doit grandir pour imposer une autre répartition des moyens de l'Etat et obtenir un fonctionnement des services publics digne de ce nom.