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- Lutte ouvrière n°1647
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Dans les entreprises
A la Poste : Bureau de Paris 18
Lundi 24 janvier, à la poste de Paris 18e, l'immense majorité des facteurs assistant à l'assemblée générale décidèrent de réduire le temps de tri du courrier à partir du lendemain pour réclamer leur dû en matière de repos compensateur pour les 35 heures. Et de fait, dès le mardi, tout le monde s'arrêta 10 minutes pendant le premier tri, et 5 minutes pendant les deuxième et troisième tris.
Devant les facteurs qui se croisaient les bras, le directeur vint faire son cinéma et nous menacer. Cela ne fit que retarder la reprise de travail, et on en profita pour lui remettre une pétition signée par 300 facteurs. Devant ce premier échec, il convoqua une réunion des cadres et des agents de maîtrise pour leur demander de prendre des sanctions. Manque de chance pour lui, les chefs lui répondirent que les facteurs n'avaient pas tort, et qu'il n'était pas question qu'ils prennent les noms. Il faut dire que notre directeur, en fin diplomate, avait voulu faire de la démagogie et compenser également les chefs, au rabais...
Le lendemain mercredi, au signal d'un coup de sifflet dans les travées, tous les facteurs au tri s'arrêtèrent à nouveau. On annonça le recul de la direction de La Poste sur les bureaux des arrondissements du sud de Paris, ce qui renforça encore la détermination. Notre directeur ne tarda pas à annoncer qu'il cédait une heure par semaine pour tout le monde. Ce ne fut pas jugé suffisant, et à l'assemblée suivante il dut annoncer un nouveau recul: un jour de repos compensateur par mois et par agent jusqu'à la mise en place de la restructuration prévue en juin.
Le lendemain la majorité des présents à l'AG votaient pour accepter cette proposition, même si elle ne faisait pas encore tout à fait le compte, et même si un certain nombre d'entre nous auraient bien continué pour obtenir l'équivalent de deux heures par jour minimum.