Le magazine économique L'Expansion révélait que, au 30 juin 1999, les détenteurs de stock-options pouvaient bénéficier par le jeu des hausses boursières d'une plus-value de 45 milliards de francs. Six mois plus tard, le même magazine corrige son estimation et calcule que les mêmes détenteurs disposent d'un pactole de 72 milliards de francs, soit 27 milliards de plus. Sans rien faire et sans risque.

En effet, les stock-options sont des actions d'une entreprise que la direction de cette entreprise distribue à ses collaborateurs de haut niveau comme récompense de leurs bons et loyaux services. Ces actions ne seront facturées à l'heureux bénéficiaire qu'au cours qu'elles avaient au moment de leur attribution... mais seulement plus tard, au bout de cinq ans minimum, quand ils les revendront à un cours qui aura augmenté.

Rien qu'en six mois, la fortune personnelle de chacun des gagnants de ce super Bingo a donc progressé, en moyenne, de un million de francs, ce qui permet de voir venir... Et comme un bonheur ne vient jamais seul, nos petits veinards ont appris que le gouvernement s'apprête à baisser la taxation de leurs stock-options. Voilà une mesure qui relancera la consommation... dans les restaurants à 3000 F le repas, dans les hôtels de prestige, dans les bijouteries ou la haute couture.

Comme on le voit, le gouvernement sait parfois prendre conscience des réalités économiques...