La rentrée 2000 : Fermetures de classes et régression des effectifs18/02/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/02/une-1649.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

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La rentrée 2000 : Fermetures de classes et régression des effectifs

Le ministère de l'Éducation a fait connaître, jeudi 10 février, les dotations en postes d'enseignants des écoles primaires et des collèges (le premier degré), pour la prochaine rentrée de septembre 2000. Il a attendu pour rendre publiques ses intentions les vacances scolaires de février et on comprend pourquoi : son projet est une véritable provocation !

Avec 671 créations de postes pour 875 suppressions en France dite métropolitaine, le ministère prévoit donc de diminuer le nombre total d'enseignants du premier degré. 14 académies sur 25 voient ainsi leurs effectifs reculer. Parmi les plus touchées figurent des régions qui connaissent les plus forts taux d'échec scolaire, comme le Nord ou la Picardie. Pour se justifier, Allègre a invoqué une baisse du nombre d'élèves dans un certain nombre d'académies. Il y aurait moins d'élèves, il faut donc moins de profs, voilà sa logique !

Mais pas question pour lui de profiter de cette éventuelle baisse (qui reste encore à vérifier) pour diminuer le nombre d'élèves par classe et faciliter ainsi leurs conditions d'études. Les écoles et collèges de nombre de quartiers défavorisés ne verront, au mieux, aucune amélioration de leur situation. Au mieux, car dans bien des endroits, la situation pourrait s'aggraver avec une augmentation des effectifs dans les classes, la suppression de nombreuses activités d'éveil, de soutien, etc.

Par exemple, dans cette école d'un quartier populaire de Beauvais dans l'Oise, l'application de la carte scolaire se traduirait par la fermeture de deux classes, 30 élèves en maternel avec une seule maîtresse, et 28 en primaire. Comme le dit une mère de famille : " C'est de la garderie ". Dans ce département qui perd 38 postes, le syndicat des instituteurs estime qu'il y aura 500 élèves en plus dans les écoles primaires, contestant les chiffres de l'inspection académique.

Mêmes conséquences dans les collèges qui sont pourtant confrontés aux pires difficultés, en particulier à cette violence dont le ministre a tant parlé ces derniers temps.Les établissements en ZEP (Zone d'éducation prioritaire) ne sont pas épargnés et tant pis si, selon les termes du principal d'un collège de Marseille, " la situation devient ingérable ".

Dans les quelques académies où des créations de postes sont prévues, on reste très en dessous des besoins. Dans l'Hérault et le Gard, les besoins en professeurs d'écoles ont été chiffrés à 650 par les parents d'élèves et les enseignants. Le ministre leur en offre... à peine une trentaine ! Il n'est nulle part question de donner les moyens qui permettraient de pratiquer un enseignement digne de ce nom. On gratte ici une année pour saupoudrer ailleurs l'année suivante, avec l'objectif de maintenir le budget constant, si ce n'est de le réduire...

Il faut reconnaître à Allègre et au gouvernement une continuité politique, pour ne pas dire de l'obstination dans sa volonté de détériorer les conditions dans l'enseignement. Le personnel de l'Éducation nationale soutenu par les parents, montre à Nîmes, Montpellier et dans un certain nombre d'établissements qu'il n'a pas l'intention de se laisser faire. Et il faut espérer que la fin des vacances soit le début des ennuis pour Allègre.

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