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- Lutte ouvrière n°1652
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Contre les projets d'Allègre et Jospin : La lutte des professeurs des lycées professionnels concerne tous les enseignants
Lundi 6 mars, 8 000 enseignants, de Lycées professionnels essentiellement, ont défilé à Paris, de Montparnasse au ministère pour venir crier leur ras-le-bol sous ses fenêtres : Allègre s'y trouvait à l'occasion du Comité technique paritaire ministériel pour décider du statut des professeurs de lycée professionnel et de la carte scolaire du second degré.
Il y avait déjà eu une grosse manifestation à l'Assemblée nationale, le vendredi 3 mars, de plus d'un millier de manifestants. Durant cette journée du 6 mars, les enseignants ont donc montré leur détermination. Juste après la manifestation, 900 personnes se sont retrouvées à la Bourse du travail de République pour discuter de la suite à donner au mouvement. A la nouvelle du refus d'Allègre de retirer son projet sur l'enseignement professionnel, la réaction a été unanime et, dans une ambiance très enthousiaste, il été décidé d'appeler à continuer la grève et à manifester de nouveau le mercredi 8 mars.
Les raisons de la colère des enseignants sont toujours ce projet d'Allègre pour l'enseignement professionnel. Ce projet implique une baisse d'heures d'enseignement pour les élèves du professionnel ; il serait question de près d'une demi-heure en moins en mathématiques et en français, une augmentation des stages en entreprise. Il veut donc moins d'enseignement général pour les jeunes des banlieues et des quartiers populaires. Pour les enseignants, le projet signifie une annualisation et une flexibilité, ce qui permettrait au ministre de faire des économies de professeurs. Là où il faudrait créer 300 postes pour les enseignants de certaines matières professionnelles, pour l'académie de Créteil par exemple, il ne serait prévu pour la rentrée prochaine que 88 postes. Les enseignants craignent enfin, à juste titre, que beaucoup de précaires, très nombreux dans les lycées professionnels, ne trouvent pas de travail à la rentrée prochaine. Tout cela ne ferait que dégrader encore plus les conditions d'enseignement pour les élèves, pour les enseignants et pour tous les autres salariés de l'Éducation nationale. Le personnel de service est confronté aux mêmes problèmes : annualisation, flexibilité pour combler le manque de plus de 20 000 ATOSS (Administratifs, Techniques, Ouvriers et de Service Social), recours à des salariés aux statuts précaires, CES, contractuels, emplois-jeunes, etc.
Alors Allègre n'a peut-être pas cédé le lundi 6 mars, mais les enseignants non plus. Tout le monde est reparti regonflé après cette journée du 6 mars, et les lycées professionnels de la région parisienne et d'une grande partie de la province, de l'Eure par exemple, qui étaient présents à l'assemblée générale de la région parisienne ont revoté nombreux la grève dès le lendemain, jusqu'au jeudi au moins, avec comme perspective la manifestation de mercredi après-midi. Dans les collèges et les lycées aussi le mécontentement monte. Chacun sent bien que les projets d'Allègre, au-delà de l'enseignement professionnel, visent tous les enseignants ; et même si les enseignants des autres secteurs ne sont pas encore aussi mobilisés que ceux des lycées professionnels, un certain nombre de lycées et collèges étaient en grève le 6 mars et entendaient bien continuer.
Allègre, en soufflant sur la braise, contribue à propager le feu dans les LP et au-delà.