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Dans le monde
Mozambique : Devoir d'intervention ?
Des pluies torrentielles pendant tout le mois de février ont provoqué des inondations catastrophiques dans le sud du Mozambique, pays de l'Afrique orientale qui compte 20 millions d'habitants sur ses 800 000 km2. Selon le président Chissano, il y a un million de sans-abri. Des dizaines de milliers de personnes ont fui vers le Zimbabwe ou le Botswana voisins. On compte déjà des centaines de morts.
Toute cette région très basse, s'élevant à peine au-dessus du niveau de la mer, s'est transformée en d'immenses lacs. Des milliers d'habitants sont réfugiés dans les arbres ou sur les toits. On ne peut les secourir qu'en hélicoptère, or le Mozambique n'en possède pas un seul. Le pays est extrêmement pauvre (produit intérieur brut par habitant : 120 dollars, comme l'ex-Zaïre) et ravagé par plus de dix ans de guerre civile.
L'Afrique du Sud et le Malawi ont envoyé une dizaine d'hélicoptères, mais c'est très insuffisant. La Grande-Bretagne a annulé la dette du Mozambique et a accordé des aides, tout comme le Canada et l'Organisation de l'Unité Africaine. La France a envoyé quelque aide alimentaire. Mais ce n'est pas cela qui va permettre de sauver les victimes prises dans les inondations et qui mourront si les secours n'arrivent pas dans les jours qui viennent.
Les Etat-Unis, La Grande-Bretagne et la France annoncent maintenant l'envoi de matériel et d'équipes de secours. Mais c'est encore ridicule, au regard des besoins urgents. Les moyens existent pourtant, les avions, les hélicoptères, les canots pneumatiques, ainsi que les vivres et les moyens médicaux (on craint déjà une épidémie de choléra). Les interventions des puissances impérialistes en ex-Yougoslavie ou en Irak, les grandes manoeuvres et jusqu'aux défilés de leurs armées montrent qu'elles pourraient en quelques heures intervenir massivement pour sauver les habitants de la région inondée.
Mais où irait-on, si les armées se mettaient à intervenir gratuitement pour sauver des vies humaines, au lieu de tuer pour garantir les profits des bourgeoisies impérialistes ?