Jeudi 25 mai, la quasi-totalité des ouvriers de l'usine Cotelle de Rillieux, près de Lyon, a décidé la grève reconductible contre le projet de réduction du temps de travail de la direction.

Cette usine qui conditionne de l'eau de Javel et de la " Soupline " emploie un peu plus de 200 personnes à Rillieux. Elle fait partie du groupe Colgate-Palmolive qui a réalisé 937 millions de dollars de bénéfices en 1999.

A Cotelle, les salaires sont bloqués pour la troisième année consécutive sous prétexte de passage aux 35 heures, et les effectifs n'ont pas cessé de diminuer, notamment avec un plan de 35 suppressions d'emplois dans les ateliers en 1998.

Aussi, malgré l'automatisation, la charge de travail augmente et les conditions de travail se dégradent. La direction a affirmé haut et fort que le passage aux 35 heures ne devait rien lui coûter, et a proposé de retirer les pauses du temps de travail, ou bien d'instaurer une pause tournante pendant laquelle un travailleur s'occuperait, en plus de ses machines, de celles d'un autre travailleur parti en pause. Elle propose cinq créations d'emplois alors qu'une baisse de 38 heures à 35 heures correspond à 17 emplois supplémentaires.

Aussi l'appel de la CGT à faire grève pour un bon accord de réduction du temps de travail a été suivi quasi unanimement par les ouvriers, et la grève a été reconduite pour le vendredi, puis pour le lundi. Lundi 29 mai, la direction a maintenu ses positions, ce qui a décidé la CFDT à se joindre au mouvement, et l'ensemble des grévistes présents a décidé la grève jusqu'au lundi suivant, en raison du pont de l'Ascension.

Nous sommes bien décidés à nous faire respecter et à obliger la direction à reculer.