Le pompage du pétrole restant dans les cuves de l'Erika est commencé depuis près d'une semaine et Jospin, en visite sur les côtes bretonnes, a promis que son " objectif est l'indemnisation intégrale, à 100 %, des préjudices réellement subis ". Il faut dire que le FIPOL (Fonds international d'indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures, organisme financé essentiellement par les contributions des compagnies pétrolières des 44 pays membres) avait annoncé qu'il ne rembourserait que 50 % des dommages causés par l'Erika, provoquant une vive émotion dans les collectivités concernées. Jospin s'est donc voulu rassurant.

Mais rassurant, Jospin l'est surtout pour Desmarest et les actionnaires de TotalFinaElf, qui du coup continuent, à se défausser sur l'Etat de la note qu'on serait en droit de leur faire payer.

Jospin a ajouté " qu'il ne faut pas oublier les sommes très importantes engagées dans le pompage de l'Erika " (par TotalFina). Ces " sommes très importantes " sont estimées à 500 millions de francs. C'est-à-dire pas grand-chose, comparé aux sommes que les collectivités ont dû payer pour tenter d'effacer les déchets dégorgés par l'Erika.

Le bénéfice de TotalFina pour 1999 atteint 22 milliards de francs. C'est-à-dire largement de quoi couvrir les frais de la dépollution. Le gouvernement pourrait, s'il en avait la volonté, lui imposer de payer. Mais il fait le choix de demander aux contribuables de le faire.