80 morts, tel est le bilan provisoire de l'effondrement d'une montagne d'ordures sur un bidonville de la banlieue de Manille, aux Philippines. Haute d'une vingtaine de mètres et surplombant un quartier de squatters où vivent 60 000 personnes, elle aurait été déstabilisée par des typhons.

Les autorités locales se sont dédouanées en affirmant que les constructions étaient interdites sur ce site de décharges. Mais à Manille comme dans bien d'autres villes des pays du tiers-monde, tout le monde sait que la fraction la plus démunie de la population, à défaut de pouvoir payer pour un logement normal, n'a pas d'autre choix que de construire des habitats de fortune dans les seules zones qui restent accessibles, au pied de collines instables, dans le lit des rivières, dans des zones insalubres et dangereuses.

Le glissement de cette décharge sur les taudis de Manille vient s'ajouter à une longue liste de désastres qui frappent régulièrement les pays les plus pauvres de la planète où les phénomènes météorologiques, répétitifs et prévisibles, entraînent régulièrement des catastrophes.

Mais les caprices de la nature n'y sont pas l'essentiel. C'est la misère résultant de l'exploitation et du pillage des richesses de ces pays qui en sont la cause principale. Car si les trusts et les représentants des pays riches y sont présents, c'est pour y trouver une main-d'oeuvre à bon marché qui leur assure des profits maximum.

Oui, ce sont bien des ordures qui ont tué à Manille... Pas seulement celles qui se sont écroulées sur les bidonvilles.