Quand l'antisémitisme était une politique d'Etat21/07/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/07/une-1671.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Quand l'antisémitisme était une politique d'Etat

L'Etat français dirigé par Pétain collabora complètement et dans bien des domaines, notamment celui de la répression, allant au devant des demandes des forces allemandes.

Pour ce faire, les effectifs de la police montèrent à 120 000 hommes. Elle fut réorganisée et en mars 1942 une direction des étrangers et des affaires juives était créée. Mais en fait la politique d'internement ne datait pas du nouveau régime instauré par Pétain. La répression contre les antifascistes allemands avait commencé avant le début de la guerre. La IIIe République avait déjà fait placer dans des camps de concentration les ressortissants allemands, Juifs ou réfugiés politiques fuyant le régime d'Hitler. Pétain les livra en 1940 aux autorités allemandes.

La police française organisa le recensement, l'établissement d'un fichier de la population juive, dans la zone libre comme occupée. Elle fit respecter les multiples règles instaurées au fur et à mesure et destinées à maintenir la terreur, frappées de l'antisémitisme le plus vulgaire, telle l'obligation pour les Juifs de monter dans le wagon de queue du métro à Paris.

Dès la fin de l'année 1940, des camps d'internement existaient en zone libre pour les Juifs étrangers. En mai 1941, 5 000 Juifs étaient convoqués dans les commissariats pour être déportés. En août 1941, la première rafle avait lieu dans le 11e arrondissement, préparant des rafles de plus grande envergure comme celle du " Vel'd'hiv " organisée par Bousquet, alors secrétaire général de la police. Cette fois-là, femmes et enfants devaient suivre. Un accord scellait la participation de la police et de l'administration française dans la politique de déportation des Juifs depuis le début juillet 1942. Bien sûr au cours de ces événements, des individus et y compris parfois des policiers, sauvèrent la vie à des Juifs, ce que soulignent les officiels aujourd'hui ; mais les donneurs d'ordre menèrent jusqu'au bout cette politique.

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