" En Corse comme partout, la République ! Jean-Pierre Chevènement a marqué avec force ses convictions républicaines " : ainsi commence une campagne de publicité de l'ancien ministre de l'Intérieur qui appelle à rejoindre son comité de soutien.

Et en Alsace, et en Moselle ? Jean-Pierre Chevènement est-il aussi pour la République ? Car il faut rappeler que les deux départements alsaciens ainsi que le département de la Moselle (qui correspond aux territoires lorrains annexés par l'Allemagne après la guerre de 1870) ont un statut spécial, où il n'y a pas de séparation de l'Eglise et de l'Etat. Les évêques de Metz et de Strasbourg sont toujours nommés par le président de la République et le clergé toujours payé par l'Etat. Ce clergé dépend donc du ministre de l'Intérieur - qui est également ministre des Cultes - encore un particularisme qui, pendant 3 ans, n'a nullement dérangé le citoyen Chevènement qui était également ci-devant ministre des Cultes.

Rappelons que la séparation de l'Eglise et de l'Etat a eu lieu en France en 1905. Ë cette époque, l'Alsace et la Moselle étaient allemandes. En 1918, lors du rattachement à la France, la loi des autres départements n'a pas été appliquée. Et dans ces trois départements l'on vit toujours sous le régime du Concordat de l'époque napoléonienne, un statut que n'a remis en cause aucun gouvernement depuis 82 ans. Ce qui en dit long sur les convictions "républicaines, laïques et citoyennes" des uns et des autres.