Le culot et le cynisme de ces gens n'ont pas de bornes. Le PDG de Marks & Spencer, Luc Vandevelde, a déclaré, samedi 26 mai, au quotidien britannique Guardian : "J'aurais dû être plus circonspect et peut-être bien demander plus d'argent".

Ce monsieur, qui avait auparavant dirigé Kraft Jacobs Suchard international, puis le géant français de la distribution Promodès, a été recruté par Marks & Spencer voici un an. Et il ne s'estime pas assez payé pour les services qu'il rend aux actionnaires. Selon la presse, il ne gagnerait "que" l'équivalent de trois millions de francs par an. À quoi vient de s'ajouter (cela triple presque son salaire) une prime représentant 8,5 millions de francs.

Cette prime exprime la satisfaction des actionnaires de ce nouveau PDG qui "fait le ménage" en voulant supprimer 4 000 emplois dans les magasins européens du groupe. Le calcul est vite fait : 8,5 millions, cela fait plus de 2 000 francs par emploi supprimé.

Mais le licencieur a aussi fait ses comptes et en aurait voulu plus. Il est en effet bien placé pour savoir que Marks & Spencer n'est pas à plaindre. La presse anglaise chiffre ses bénéfices à 460 millions de livres, soit plus de 5 milliards de francs. Et, dès l'annonce de ces 4 000 suppressions d'emplois, le cours de l'action Marks & Spencer s'est envolé à la Bourse de Londres.