Le PCF est pour la paix... dans ses relations avec le PS19/10/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/10/une-1735.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Leur société

Le PCF est pour la paix... dans ses relations avec le PS

Pendant des semaines, le PCF a réclamé une discussion et un vote à l'Assemblée nationale sur l'engagement de la France dans la guerre, comme cela avait été fait en janvier 1991 par le gouvernement Rocard, lors de la guerre du Golfe. Jospin vient d'écarter pour l'instant tout vote en la matière. Après le 11 septembre, il s'était pourtant prononcé lui-même pour une "consultation" des députés. Mais il faut croire que les deux alliés de la gauche plurielle diffèrent sur l'interprétation à donner au sens de ce mot. Pour Jospin, il suffit de bavarder sur le sujet, un point c'est tout.

Le PCF ne s'est pas ému particulièrement de ce refus. Bien au contraire, il a tenu à faire bonne figure à Jospin lors de sa venue à l'Assemblée nationale. A cette occasion, ses députés ont insisté sur les convergences qui existent entre le PCF et le PS. Les deux alliés du gouvernement ont fait un bout de chemin en direction l'un de l'autre. Le Premier ministre a déclaré : "Si la situation s'orientait vers un engrenage que nous ne jugerions pas souhaitable, je ne me prêterais pas à cet engrenage". En écho, Alain Bocquet, le président du groupe communiste, s'est interrogé ingénument : (les bombardements massifs) "ne risquent-ils pas d'amplifier les tensions en engageant le monde dans une escalade dangereuse ?"

Avec ce langage convenu, on a bien du mal à voir les différences entre les uns et les autres.

Ainsi, le PCF juge "parfaitement légitime dans son principe" la riposte américaine. Il aimerait simplement qu'elle s'effectue sous l'égide de l'ONU, que les bombardements ne fassent pas de victimes civiles ni n'entraînent de risques d'escalade dans la région. Autant demander du lait à un bouc. Par ailleurs en insistant sur la priorité de la lutte contre le terrorisme, y compris depuis que les bombardements sur l'Afghanistan ont commencé, les dirigeants du PCF en font oublier le rôle des puissances impérialistes, et de la première d'entre elles, qui sont la vraie cause du terrorisme.

Face à de telles prises de position qui légitiment en fait l'intervention américaine, les autres interrogations du PCF ne pèsent pas lourd. Elles n'apparaissent que comme des réserves de pure forme auxquelles le PS peut d'autant plus s'associer qu'elles ne lui coûtent rien.

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