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- Lutte ouvrière n°1740
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Corbeil-Essonnes (91) : Non à la hausse scandaleuse des impôts locaux !
Serge Dassault, le maire RPR de Corbeil-Essonnes, a attendu sa réélection, en avril dernier, pour augmenter de 19 % le taux de la taxe d'habitation. La nouvelle feuille d'impôts locaux vient d'arriver et la note est plutôt salée. Entre la hausse décidée par la commune et la suppression des allégements de l'Etat, les locataires doivent payer plus de 300 francs de hausse et bien plus pour la plupart, jusqu à 1 000 francs pour certains.
Ainsi une salariée habitant près du centre-ville paye près de 4 000 francs pour un quatre-pièces, soit 1 000 francs de plus que l'an dernier. Une autre, habitant une cité HLM, doit débourser près de 2 500 francs pour un modeste deux-pièces. Dans ce cas-là, la hausse de la mairie s'élève à 330 F, à laquelle il faut ajouter les 800 francs d'allégements de l'Etat dont elle avait bénéficié l'an dernier. Plus de 1 000 F d'augmentation donc !
Un certain nombre d'habitants d'une cité de Corbeil, les "Allées de l'Essonne", ont commencé à faire signer une pétition pour protester contre ces hausses. Excédée, une retraitée témoignait : "J'en ai assez de payer des impôts. Je suis veuve depuis vingt-sept ans mais, comme ma retraite est correcte, je paye tout plein pot. Ce n'est pas juste.". Un travailleur habitant la cité depuis peu affirmait : "Je dois payer plus de 1 000 francs, cette année. Cela fait un sacré trou dans le budget, surtout que ma femme est au chômage." Une autre retraitée déclarait : "Je suis seule avec ma fille handicapée mais, comme elle gagne un peu d'argent en travaillant dans un centre spécialisé, nous n'avons droit à aucun abattement. C'est proprement scandaleux. Dassault ne se rend pas compte des problèmes des petites gens."
Ce patron milliardaire prétexte, pour justifier cette hausse des impôts locaux, un déficit de 30 à 40 millions pour boucler le budget de sa commune. A supposer que cela soit vrai - ce qui reste encore à prouver -, il faut savoir que, depuis sa première élection en 1995, Dassault a fait des cadeaux aux entreprises sous forme d'allégements de la taxe professionnelle, de subventions diverses, à IBM - aujourd'hui Altis -, à la Snecma, et à bien d'autres patrons encore ; sans oublier les nombreuses dépenses de prestige effectuées par la mairie ces dernières années. Et il voudrait aujourd'hui que la population laborieuse de Corbeil, déjà fortement touchée par le chômage, mette la main à la poche !
L'une des raisons du déficit, selon Dassault, est le transfert de la taxe professionnelle provenant d'IBM. En effet, toutes les activités de l'usine ont été concentrées sur la commune voisine du Coudray-Montceaux. Cependant, dans le cadre de la Communauté de communes, la ville de Corbeil perçoit toujours en retour plusieurs millions de francs de cette taxe. Dassault ne s'est pas toujours plaint de cette situation. Il justifiait même ce véritable tour de passe-passe qui ne profite qu'aux actionnaires des grandes entreprises.
Les hommes politiques au pouvoir vident les caisses des collectivités au profit du patronat ; puis ils prétendent qu'il n'y plus d'argent et demandent aux travailleurs de payer parce qu'ils sont les plus nombreux. Mais, étant donné les bénéfices que les patrons ont réalisés, ces dernières années, leurs coffres sont pleins. C'est donc à eux de mettre la main à la poche.
Dassault, maire, patron et milliardaire, qui se vantait il n'y a pas si longtemps, sur les ondes de France Inter, de "peser" 40 milliards de francs, gère la commune de façon désastreuse, privilégiant les opérations de prestige et laissant les quartiers populaires à l'abandon. Si Dassault a besoin d'argent pour la ville, qu'il se débrouille avec ses amis les patrons.