En octobre 2000, France Telecom prenait une participation dans l'opérateur téléphonique national polonais, TPSA.

En Pologne, l'opération, une des privatisations les plus importantes réalisées sous la houlette de l'Etat, avait été présentée sous le meilleur jour. Il s'agissait, disait-on, de moderniser un réseau désuet, avec l'intervention d'une entreprise moderne présentée comme préoccupée par les aspects sociaux des problèmes à résoudre.

Et depuis ?

L'abonnement et les tarifs ne cessent d'augmenter. Selon le calcul fait par les syndicats polonais de TPSA, le tarif de l'abonnement a, depuis l'arrivée de France Telecom, été augmenté de 40 %. Les gens ne s'y retrouvent plus dans leurs factures qui, d'augmentation de l'abonnement en augmentation du tarif, leur coûtent de plus en plus cher. Premier résultat de tout cela, l'exclusion des plus défavorisés : 300 000 abonnés auraient résilié leur ligne. Et cela dans un pays où seulement 30 % de la population disposent d'une ligne fixe !

De plus, avec les perspectives économiques actuelles, plutôt en berne pour une multitude de raisons, les résultats de TPSA et le cours de l'action sont en baisse. Alors, France Telecom et TPSA ont décidé de donner un coup de frein aux investissements nécessaires au raccordement de nouveaux abonnés, et de s'en prendre aux emplois. Depuis octobre 2000, un emploi sur huit avait déjà été supprimé. Mais dans les trois prochaines années, cela devrait s'aggraver avec la suppression de 17 000 emplois.

Avec ou sans l'entrée dans l'Union européenne, les travailleurs et les abonnés du téléphone en Pologne sont prévenus. Avec l'arrivée des entreprises d'Europe occidentale, en guise de modernité, c'est surtout la gueule du requin qui a changé.