Airbus : Un PDG cynique et menteur25/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1748.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Airbus : Un PDG cynique et menteur

"Il n'y aura pas de licenciements secs" a osé prétendre Noël Forgeard, PDG d'Airbus.

Pas de licenciements ? Mais, même si Forgeard affirme que "ce n'est pas nécessaire pour le moment", il a ajouté "ne pas en écarter l'hypothèse". Et encore, ne parlait-il que du seul personnel employé directement par Airbus car, outre le millier de démissions et de départs en retraite qu'il compte ne pas remplacer, il a précisé qu'il va supprimer (comment, sinon par des licenciements, déguisés ou non ?) l'équivalent d'un autre millier de postes parmi les emplois à temps partiel.

Mais surtout, qu'est-ce donc sinon des licenciements secs, quand la direction d'Airbus annonce qu'elle veut supprimer quatre mille autres postes, ceux d'intérimaires ou de sous-traitants ? Ces travailleurs n'ont certes pas le "logo" Airbus sur leur bleu, leur blouse ou leur bulletin de paie, et sans doute des conditions de salaire et de travail plus défavorables que ce qu'est censé garantir le statut de personnel Airbus. Mais ces milliers de salariés travaillent pour Airbus, sur des projets et dans des locaux d'Airbus, cela depuis des mois, et même depuis des années pour certains. C'est Airbus qui les exploite et va les jeter à la rue. Mais, juridiquement, parce que leur fiche de paye porte le nom d'une entreprise d'intérim ou d'un sous-traitant, les patrons d'Airbus feignent d'ignorer ces licenciements dont ils sont pourtant les seuls responsables. Sans oublier ceux, encore plus nombreux, que cela va provoquer en cascade parmi les 1 500 fournisseurs dans 27 pays différents où Airbus se vante d'être présent.

Airbus n'est pas seul à procéder de la sorte, toutes les grosses sociétés "externalisent" une bonne partie de leurs activités, tout en en empochant les profits. Cela leur permet de dissimuler, bien mal, les ravages qu'elles font parmi les travailleurs. Cela n'en rend pas la réalité moins révoltante.

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