Accidents du travail : Autorités et patronat complices15/02/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/02/une1751.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Accidents du travail : Autorités et patronat complices

Un projet de rapport de la Cour des comptes dénonce l'attitude des autorités chargées de la sécurité au travail, et en particulier du Conseil supérieur de la prévention des risques professionnels (CSPRP). Cet organisme réunit des représentants patronaux et syndicaux sous l'égide du ministère de la Solidarité.

Selon le prérapport, le CSPRP " ne cherche pas à jouer un rôle d'expertise, de prévention et d'alerte, ce qui est notamment apparu pour les risques induits par l'amiante, les éthers de glycol ou encore le nouveau variant de Creutzfeld-Jakob". Si un organisme chargé de la prévention ne joue pas son rôle... de prévention, on se demande à quoi il sert !

Il a servi en fait à entériner les dispositions patronales en matière, non de sécurité, mais d'insécurité en bloquant, notamment, pendant des années toute évolution de la législation sur l'amiante. Le CSPRP est coresponsable du sort de milliers de malades et de morts, passés et à venir, ayant été exposés à l'amiante.

Pour le représentant de la Fédération nationale des accidentés du travail et handicapés, " toute décision est le résultat d'un compromis entre patronat et syndicats, des compromis forcément boiteux. Sans compter qu'il est quand même aberrant que le patronat décide ce qu'il faut faire en matière d'accident du travail ou de maladies professionnelles ". Et il est de fait que les représentants syndicaux, par leur présence et leur non-dénonciation des scandales, ont cautionné la politique du CSPRP.

Le constat de la Cour des comptes vient après d'autres rapports, depuis plusieurs années. Qu'est-ce que cela a changé ? Pas grand-chose. Les patrons font toujours la loi en ce domaine. L'amiante a bien fini par être interdit, mais les éthers de glycol ne le sont toujours pas.

Alors, même si le texte de la Cour des comptes met le doigt sur un vrai problème, on est très loin d'une véritable prévention des risques au travail. Et pour cela, ce n'est pas sur des organismes théoriquement chargés d'y veiller qu'il faut compter.

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