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- Lutte ouvrière n°1751
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Leur société
Cinq ans de gouvernement Jospin... : Et toujours plus de quatre millions de pauvres
Les cinq années écoulées depuis 1997 ont été celles du gouvernement Jospin, en même temps que celles de la reprise économique, c'est-à-dire d'une prospérité accrue des bourgeois. Mais comme en 1997, quatre millions et demi de personnes (7 % des ménages) vivent en dessous du seuil de pauvreté (564 euros, 3700 francs par mois), seuil au-dessous duquel on est officiellement "pauvre". Cela ne signifie pas que, au-dessus de ce seuil, on soit riche... Mais voilà ce que constate le rapport 2001-2002 de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale.
Les chiffres du chômage ont diminué. Le nombre des bénéficiaires du RMI et de l'ASS (allocation spécifique de solidarité, versée aux chômeurs en fin de droits) a baissé de 3 %. Mais nombre de ceux qui ont été embauchés ne sont pas pour autant passés au-dessus du seuil de pauvreté. Bien des emplois créés ont été des emplois en CDD, en intérim, à temps partiel. Ils ont fait baisser les statistiques du chômage, mais pas celles du dénuement.
Cette pauvreté varie d'une ville à l'autre, d'une région à l'autre. Elle atteint entre 15 et 25 % dans tout le nord de la France, des Ardennes à la Haute-Normandie, où de nombreuses entreprises ont été fermées. Mais les pourcentages sont aussi forts en Provence ou Languedoc, traditionnellement moins industrialisés. Les grandes villes sont très frappées, à part les régions de Paris et Lyon. Et encore, combien de villes de la banlieue parisienne ou lyonnaise, combien de quartiers sont misérables ?
La pauvreté frappe près de 30 % de la population étrangère en France. Selon la Caisse nationale d'allocations familiales, au cours de l'année 2000, la moitié des personnes touchant des allocations et venant d'un pays extérieur à l'Union européenne étaient en dessous du seuil de pauvreté. Quand elles ne disposent pas d'un titre de séjour de plus de trois mois, elles ont des difficultés pour toucher ces prestations. Cela frappe la majorité des demandeurs d'asile, et tous ceux qui provisoirement n'ont pas de titre de séjour, à cause des lenteurs ou de la mauvaise volonté des administrations.
La "reprise" célébrée par Jospin, Fabius et Cie, c'est la reprise des profits, des forts dividendes, des bonnes affaires en Bourse. Mais pour la classe ouvrière, cela n'a jamais signifié la fin de la pauvreté. Car même lorsque les embauches ont un peu repris, les patrons ont disposé de tout un arsenal de possibilités pour ne même pas payer le Smic.