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Leur société
Quand les syndicats cautionnent la retraite par capitalisation
Que l'épargne salariale représente un moyen pour les capitalistes d'accroître leur profit, personne n'en doute. Mais le risque est grand pour les salariés de tout perdre. C'est un peu comme si on jouait sa retraite à la roulette du casino. Et cela est d'autant plus vrai que " les plans d'épargne salariale des entreprises françaises sont encore trop peu diversifiés " soulignait Le Monde du 16 avril ; " 50 % des actifs investis le sont sur les seuls titres de l'entreprise, chiffre similaire à celui des grandes entreprises américaines " ajoute le quotidien.
Et si l'entreprise se déclare en faillite ? Quelles sont les garanties pour les salariés de retrouver leur mise au bout des dix ans prévus par la loi ? Aucune. Dans ce cas, les salariés risquent de perdre leur retraite comme cela a été le cas pour ceux d'Enron, aux Etats-Unis. Les partisans de la retraite par capitalisation expliquent, à qui veut bien les entendre, que cela ne pourra jamais arriver en France puisqu'il existe un " Comité intersyndical de l'épargne salariale " (CIES) regroupant les principales organisations syndicales, de la CGT à la CFDT, en passant par la CGC et la CFTC, chargé de donner un label aux offres d'épargne salariale.
Ce CIES a déjà sélectionné les produits financiers des assurances AXA et du Crédit Lyonnais comme étant conformes à un cahier des charges, représentant des " investissements socialement responsables " Le journal Les Echos, (19 et 20 avril), reconnaît que " cette notion d'investissement socialement responsable (ISR) servant de base à la sélection du CIES " est particulièrement floue. Le journal ajoute " pour être socialement responsable ", un fonds doit investir dans les titres de sociétés favorisant l'emploi, ayant de bonnes pratiques sociales et respectant l'environnement ". Comme s'il y avait une " bonne " et une " mauvaise " spéculation, des " bons " et des " mauvais " capitalistes !
Croire que le " label " décerné par les syndicats peut constituer une garantie pour les travailleurs est une supercherie. Les organisations syndicales n'ont aucun moyen d'exiger une transparence de ces fonds d'investissements. Elles ne peuvent exercer aucun contrôle. En revanche, en participant à cette supercherie, elles cautionnent un système de retraite par capitalisation qui constitue une menace pour l'avenir des retraites.