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Politiciens
Un ministre qui vous transporte
Le secrétaire d'Etat aux Transports du gouvernement Raffarin, Dominique Bussereau, n'est pas très connu du grand public mais il s'est fait une réputation de chaud partisan de la privatisation du service public. Membre de Démocratie Libérale, il s'est surtout distingué à l'Assemblée nationale par ses attaques répétées contre le droit de grève des cheminots, des conducteurs de la RATP et de tous les agents du service public. Il prône la libéralisation des transports.
Bussereau est l'auteur d'un rapport pour le mouvement chiraquien « l'Union en Mouvement » (UEM), devenue depuis Union pour la Majorité Présidentielle (UMP) qui propose « d'ouvrir le capital des sociétés de transport, voire de les privatiser à 100 % ». Son objectif : démanteler Air France. Il écrit à ce propos que « la totalité du capital d'Air France détenu par l'Etat (57 %) doit être vendue » ! Il est également favorable au changement du statut de la SNCF et de la RATP, proposant de transformer ces deux entreprises publiques en sociétés anonymes à capitaux publics majoritaires.
Membre d' « Avenir Transports », une officine qui « étudie » les moyens de libéraliser les moyens de transports, Bussereau siège également au conseil d'administration de RFF (Réseau Ferré de France), la partie privatisée de la SNCF. Tout un symbole!
Il a été aussi à l'origine d'une proposition de loi, en février 1999, visant à limiter droit de grève dans les services publics et à instaurer un service minimum, une idée chère à Chirac. Il répète comme d'autres, pas tous situés à droite, que la grève des salariés du transport est un « moyen de chantage dans lequel les clients et les usagers sont pris en otage ». Quand ce sont les patrons routiers qui tiennent la population en otage, les Bussereau et compagnie prennent ouvertement la défense des « justes revendications » de ces catégories qui ne sont pas parmi les plus défavorisées.
Son offensive contre les services publics s'est recentrée en janvier 2000 sur EDF. A l'époque, il a réclamé une commission d'enquête pour faire la lumière sur les soi-disant « lenteurs » des travaux de réparation d'EDF, suite à la tempête de décembre 1999. Contre toute vérité, il avait affirmé que ces « lenteurs » étaient dues, non aux dégâts considérables causés par les deux tempêtes qui se sont abattues sur le pays, mais au fonctionnement « pyramidal », « centralisé » et « administratif » de l'entreprise, « l'absence de toute concurrence » ne faisant qu'aggraver la situation.
Le gouvernement Raffarin est composé d'hommes nouveaux qui trimballent de vieilles idées réactionnaires.