La situation de l'emploi s'aggrave mais cela n'empêche pas le gouvernement actuel comme son prédécesseur de trouver quelques motifs d'autosatisfaction. Les sorties de l'ANPE ont " globalement progressé " de 2 % en un mois, malgré une baisse des offres d'emplois et de stages ! Le mystère est vite élucidé dès que l'on sait qu'il a suffi pour atteindre cet heureux résultat d'accélérer à tour de bras les radiations sur les listes du chômage. Au bas mot c'est plus de 330 000 salariés sans emploi qui se sont vus ainsi " sortis " des statistiques officielles, avec ce que cela veut dire de conditions de vie encore plus précaires et souvent de désespoir. 60 % de plus en un an. Pour le seul mois de mai 2002, 28 000 inscrits à l'ANPE ont été radiés, contre 17 400 en mai 2001, soit 10 600 de plus. Les pouvoirs publics et le gouvernement pourront toujours inciter l'ANPE à multiplier les contrôles et les convocations, à éplucher les dossiers afin d'augmenter les possibilités de radiation pour diminuer, dans leurs statistiques, le nombre des chômeurs. Les " radieurs " parviendront peut-être à " maîtriser " les statistiques, mais pas les ravages que ce mal voulu par le patronat et les gouvernements à son service fait dans les classes populaires.