229 licenciements, Daewoo empoche les aides et s'en va13/09/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/09/une1780.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

229 licenciements, Daewoo empoche les aides et s'en va

Après 120 licenciements en avril dans l'usine de téléviseurs de Fameck (Moselle), Daewoo a annoncé, lundi 10 septembre, la fermeture de l'usine de fours à micro-ondes de Villers-la-Montagne (près de Longwy). 229 travailleurs vont se retrouver à la porte. Depuis trois ans, des menaces de fermeture planent également sur la troisième usine du groupe, celle de Mont-Saint-Martin (banlieue de Longwy), qui fabrique des tubes cathodiques pour téléviseurs.

Daewoo a exploité jusqu'à 1200 travailleurs en Lorraine. Il en restait moins de 1000 avant cette nouvelle annonce qui vient après celle de la fermeture, d'ici 2005, de la dernière usine sidérurgique du bassin de Longwy avec plus de 300 emplois. C'est la rage au coeur et le moral usé par l'attente que les 229 travailleurs de l'usine Daewoo de Villers-la-Montagne ont appris la fermeture de leur usine, la première installée en Lorraine par le groupe coréen, il y a treize ans. Depuis plus d'un an et demi, des licenciements étaient dans l'air, la production de fours à micro-ondes ne tournant plus qu'au ralenti : sur les cinq chaînes de l'usine, une seule était encore en activité.

En juillet, les travailleurs redoutaient la mise en liquidation pure et simple de l'usine. Ils s'étaient mis en grève à l'appel des syndicats (la CFDT est majoritaire, mais sont également présents la CGT et FO) pour obtenir la garantie qu'elle ne serait pas fermée pendant les congés. Et la CFDT réclamait un " plan social " de même nature que celui signé à l'usine de Fameck après une semaine de grève. Les travailleurs licenciés de Fameck avaient obtenu - en plus des indemnités légales - une prime de licenciement variant de 1 815 euros pour les salariés avec un an d'ancienneté à 8 000 euros au bout de neuf ans de présence (soit 11 900 F à 52 500 F).

Ces sommes restent dérisoires en comparaison des aides de toutes sortes que Daewoo - bénéficiant d'un véritable pont d'or - a reçues pour venir s'installer en Lorraine : les estimations vont de 46 à 69 millions d'euros (300 à 450 millions de francs soit près de 400 000 F par emploi " créé " !). Sans parler de tout le reste. Comme les dettes à l'Urssaf (12 millions d'euros à fin 2001) ou les 15 millions d'euros que l'usine de Mont-Saint-Martin devait au fisc. Comme ces trois financements, 10 000 euros en mars 1999, 46 000 en avril de la même année et 100 000 euros votés en juin dernier par le Conseil régional de Lorraine afin d'étudier... l'avenir de Daewoo en Lorraine !

Ces aides ont été dénoncées au Conseil régional par notre camarade Christiane Nimsgern, élue Lutte Ouvrière, qui affirmait que " le contribuable est transformé en vache à lait des grands groupes industriels ". Malgré ses demandes réitérées, elle n'a d'ailleurs jamais obtenu communication du moindre rapport que ces aides étaient censées financer.

Aujourd'hui, les syndicats veulent " faire pression " sur les hommes politiques " qui ont déballé le tapis rouge et fait venir les subventions ". Il faut dire que Gérard Longuet, président du Conseil régional et plusieurs fois ministre, sous Chirac puis Balladur, avait noué des relations très étroites avec le groupe Daewoo qui était censé créer des milliers d'emplois. Une usine de fabrique de verre, une autre de réfrigérateurs étaient annoncées... jusqu'à la crise coréenne de 1998 et l'effondrement du groupe Daewoo.

Les promesses de création d'emplois se sont envolées. Mais où sont passées les dizaines de millions d'aides qu'a reçues Daewoo ?

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