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Leur société
Sans-papiers : Restrictions sur l'accès aux soins
À la veille des fêtes, la droite a profité de l'examen et du vote du collectif budgétaire pour faire passer une nouvelle attaque visant les plus vulnérables et les plus démunis que sont les sans-papiers.
Deux mesures se conjuguent pour leur rendre l'accès aux soins encore plus difficile. Ceux qui, jusqu'à présent, bénéficiaient d'une Aide médicale d'État (AME) auront à leur charge le forfait hospitalier, ainsi que le ticket modérateur s'ils vont consulter un médecin de ville.
Et, pour compléter le tout, l'ouverture des droits à la Couverture maladie universelle (CMU) est retardée. Elle ne s'appliquera plus immédiatement le jour où la CMU est accordée, mais " au premier jour du mois qui suit la décision d'attribution ". Entre temps, la situation des bénéficiaires pourra être contrôlée auprès de l'administration des impôts...
Le gouvernement justifie cette décision en mettant en cause son prédécesseur de gauche qui n'avait pas prévu un financement suffisant pour assurer la gratuité des soins. Mais il ne propose pas de prévoir le supplément nécessaire pour financer cette mesure. Il a le culot de prétendre que l'AME représente une source de dépenses élevées. Et, histoire de flatter l'électorat réactionnaire et les préjugés xénophobes, Versini, la secrétaire d'État à la " lutte contre la précarité et l'exclusion " explique que l'objectif est de " responsabiliser les bénéficiaires " et de " limiter la fraude car, parmi les étrangers en situation irrégulière, il y a aussi des gens qui ont des revenus ". Peut-être, mais ce sont de rares exceptions. Et il y a tous les autres. Pour les gouvernants, toute économie est bonne à prendre. Et ce n'est pas la grande précarité et le dénuement que connaissent des dizaines de milliers de femmes et d'hommes sans papiers qui les arrêtent. Au contraire, ça leur permet de chasser sur les terres du FN.