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- Lutte ouvrière n°1804
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Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) : Raffarin raffarine sur fond de contestation
Voilà comment l'hebdomadaire local titre son compte rendu de la visite du Premier ministre à Saint-Brieuc. Il est vrai qu'il s'est montré égal à lui-même, accumulant les poncifs sur "la mairie, le sang de la République, le sang de la démocratie. Notre pays (...) a besoin de ce sang qui circule de bas en haut.(...) Ce n'est pas parce qu'on est petit qu'on ne peut pas penser grand", etc.
La presse a aussi noté l'ambiance conviviale et les accolades à n'en plus finir avec tout ce que la région compte de notables de droite.
Mais pour les manifestants syndicalistes décidés à lui toucher deux mots, l'accueil a été nettement plus frais et ils ont été maintenus à distance.
En effet, venu d'abord rendre visite au Centre de formation des apprentis de Ploufragan, puis à la Chambre des métiers des Côtes-d'Armor, c'est sous bonne garde que Raffarin s'est ensuite rendu à la mairie de Saint-Brieuc dans un centre-ville rendu quasi désert par la présence d'un escadron de gendarmes mobiles, 4 compagnies de CRS, 130 gendarmes locaux et plusieurs dizaines de policiers, soit plus de 400 hommes en armes empêchant toute circulation. A tel point que la ville semblait être en état de siège.
Les quelque 300 agriculteurs venus avec leurs tracteurs, et bloqués loin à la périphérie de la ville, ne sont pas venus pour rien puisqu'ils ont eu droit au gaz lacrymogène et à quelques coups de matraque... comme d'ailleurs aussi les intermittents du spectacle, qui se sont fait refouler sans ménagement également.
Si Raffarin a reçu lui-même les présidents de la FNSEA et du CDJA venus à Saint-Brieuc pour l'occasion, c'est par ses sous-fifres que des délégations de syndicalistes, triés sur le volet, ont par contre été reçues, signe incontestable que Raffarin ne néglige pas tout à fait la France d'en bas!