Arcade : L'acharnement a payé06/03/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/03/une1805.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Arcade : L'acharnement a payé

Les femmes de ménage de la société Arcade étaient parties en grève le 7 mars 2002 contre les abus de la sous-traitance. Elles viennent de gagner et reprendront le travail le 4 mars 2003.

Cette lutte, qui a donc duré un an, a démarré avec le soutien de SUD. Mais sans la ténacité des grévistes, qui ont gardé le contrôle de leur grève, rien ne serait arrivé. La grève n'est pas parvenue à s'étendre, sans doute à cause du climat de peur et de chantage propre au monde du nettoyage mais aussi à cause du cordon sanitaire mis en place, dans l'entreprise, par la CGT du nettoyage.

La stratégie de harcèlement du donneur d'ordre, Accor, développée tout au long du conflit, s'inscrit dans une période où le groupe hôtelier a fait la Une de l'actualité, d'une part, pour une affaire de trafic de main-d'oeuvre qui déboucha sur la mise en garde à vue de plus d'une centaine de gérants du groupe et, d'autre part, pour sa volonté de se retirer de la Guadeloupe à cause de la combativité des travailleurs locaux.

Cette conjoncture et la médiatisation du conflit Arcade ont poussé Accor à mettre en place ce qu'il appelle une charte de bonne conduite mais... qui reste secrète, la direction d'Accor ayant toujours refusé de la communiquer aux grévistes et au comité. Ainsi Accor communique à l'extérieur sur ses engagements sociaux mais ne les divulgue pas auprès de ses salariés: on ne sait jamais, il faudrait peut être alors les appliquer! Il nous rappelle ainsi au passage, que les droits sont avant tout une question de rapport de force.

Une représentante des grévistes et un militant du comité de soutien à la grève ont fini par être reçus par la DRH d'Accor début décembre. Ce qui relança les négociations interrompues depuis début octobre.

La satisfaction des revendications des grévistes se fit en deux temps.

Au travers de la politique dite de moralisation sociale mise en place par Accor dans un contexte médiatique de plus en plus défavorable, les travailleurs d'Arcade ont obtenu la baisse des cadences, le paiement de toutes les heures passées sur le lieu de travail et la mise en place d'une formation professionnelle.

Dans les négociations qui ont suivi, les grévistes obtinrent la réintégration des sept licenciées, le passage à 130 heures pour toutes celles qui n'y étaient pas et le paiement d'une partie des 362 jours de grève.

La ténacité des grévistes a fini par payer, même si toutes les revendications n'ont pas été satisfaites, en particulier l'égalité de traitement entre les personnels de la sous-traitance et ceux d'Accor.

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