SMIC : Une hausse en trompe-l'oeil12/06/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/06/une1819.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

SMIC : Une hausse en trompe-l'oeil

À la veille du débat parlementaire sur les retraites, Raffarin, le roi de l'effet d'annonce, a confirmé une hausse du SMIC de 5,5%. Dans un entretien avec les journalistes de La Tribune, il a prétendu que c'était une "hausse bien supérieure à celle des vingt dernières années, si on appliquait les règles normales d'indexation (2%)". Eh bien, c'est un mensonge à ajouter à une liste déjà fort longue de ce gouvernement.

En effet, fin avril, son sous-fifre chargé des Affaires sociales, Fillon, qui avait alors annoncé cette même hausse du SMIC, avait précisé -le bras-de-fer sur les retraites n'était pas alors entamé- que cette hausse n'était que la conséquence d'un rattrapage mécanique de la hausse des prix, qui ont tendance à s'emballer ces derniers mois, combiné avec les mécanismes prévus pour remettre au même niveau les six SMIC existant actuellement du fait du passage au 35 heures.

De fait, seuls 615000 des 2,7 millions de salariés qui gagnent le SMIC bénéficieraient de la totalité de cette hausse, c'est-à-dire un sur cinq. Il y a, de surcroît, un revers à cette médaille déjà assez peu glorieuse. C'est également à partir du 1er juillet prochain que les entreprises bénéficieront de nouvelles exonérations fiscales, liées au dispositif de remise à niveau des six SMIC. Elles représentent une aide chiffrée par les services du ministère à 7 milliards d'euros. D'ici 2005, période où se poursuivra normalement la remise à niveau des différents SMIC, le patronat devrait ainsi bénéficier de 19 milliards d'allégements de charges au total. On aura compris que pour Raffarin, le patronat a plus besoin d'argent que les smicards.

Avec Chirac et Raffarin, un coup bas à la France d'en bas, c'est un cadeau à la France d'en haut

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