La grève à SNCF, à Lyon, à Paris, à Châtillon,...19/06/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/06/une1820.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La grève à SNCF, à Lyon, à Paris, à Châtillon,...

Région de Lyon

Mercredi 11, la grève a été reconduite dans tous les centres SNCF de la région lyonnaise, sauf au centre de Perrache, où la reprise a été votée avec seulement dix voix de majorité. Au dépôt de Vénissieux, la poursuite a été décidée de justesse. Mais partout ailleurs, c'était une très large majorité pour continuer.

Des dirigeants CFDT ont fait le tour des assemblées générales, appelant ouvertement à reprendre. Les dirigeants CGT, eux, ont appelé à continuer. Mais depuis plusieurs jours des responsables CGT commençaient à discuter sur le fait que les cheminots ne pouvaient pas continuer tout seuls, qu'ils n'étaient pas assez nombreux en grève et que la grève reconductible, selon eux, n'était pas la bonne tactique, qu'il valait mieux se contenter des "temps forts".

Le lendemain matin, dans les assemblées générales, ils ont avancé publiquement les mêmes arguments pour appeler à la reprise, en accord avec la CFDT. FO et SUD ont dit que, puisque les syndicats majoritaires appelaient à la reprise, ils ne pouvaient pas continuer tout seuls.

La veille au soir, les responsables CGT et CFDT étaient allés discuter des conditions de la reprise avec la direction régionale. En fait, ils avaient déjà décidé de la reprise avant d'avoir demandé l'avis des cheminots.

Cela a suscité la colère de certains d'entre eux, comme au dépôt de Vénissieux, où des cheminots ont refusé de voter, puisque les décisions étaient déjà prises. Et aux ateliers d'Oullins, ainsi qu'au triage de Sibelin, le vote pour la reprise était loin d'être unanime: une forte minorité des présents s'est prononcée pour continuer.

Du coup, les cheminots étaient bien moins nombreux à la manifestation de l'après-midi qu'à celle du mardi précédent. Et certains, qui s'étaient mis en grève parce que c'était une grève sérieuse, reconductible, parlaient de montrer leur désapprobation en ne faisant pas les prochaines journées d'action.

D'autres, en particulier dans le milieu CGT, ont fini par se laisser convaincre de la nécessité d'arrêter, très déçus que les autres services publics, en dehors des enseignants, n'aient pas suivi.

Gare du Nord (Paris)

Vendredi 13 juin l'ambiance était à la reprise. La CGT se propulsait partout, disant qu'il fallait reprendre le travail et continuer l'action sous d'autres formes

A l'assemblée générale du personnel de la gare, 25 cheminots seulement sont venus, au lieu de la quarantaine habituelle. La reconduction a tout de même été votée jusqu'au lundi 16 juin à 6 heures du matin.

Beaucoup de discussions ont lieu depuis, surtout parmi les syndiqués de la CGT qui se demandent pourquoi leur syndicat n'a pas vraiment pesé pour que le mouvement s'approfondisse, alors que les cheminots y étaient prêts.

Ateliers TGV Châtillon (Hauts-de-Seine)

Mercredi 17 juin, une nouvelle assemblée générale a rassemblé une centaine de cheminots alors qu'une toute petite minorité reste en grève.

Depuis le vendredi 13 juin, jour de la reprise, cette minorité a continué à tourner dans l'atelier et est allée revoir des travailleurs d'autres entreprises qu'elle avait rencontrés localement. Ainsi il a été décidé d'une réunion avec des agents de la RATP et des enseignants de Malakoff, et des territoriaux de Bagneux.

L'émission France Europe Express diffusée sur France 3, le dimanche 15 juin, avec Bernard Thibault comme invité, a été beaucoup commentée, surtout négativement, certains disant même qu'il s'était rangé du côté du gouvernement.

La façon dont la grève a été conduite, dont la reprise s'est faite et les propos de Thibault alimentent de nombreuses discussions sur le mouvement et sur ce qu'il aurait fallu faire pour que toutes les chances soient mises du côté des grévistes.

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