Quand le "peuple d'en haut" manifeste...19/06/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/06/une1820.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Quand le "peuple d'en haut" manifeste...

Dimanche 13 juin, à Paris, quelques milliers de manifestants se sont rassemblés en soutien à Raffarin, à Fillon et à leur "réforme" des retraites.

Officiellement, les partis de droite n'étaient pas les organisateurs de ce rassemblement: ils se cachaient derrière des organisations ("La France qui bosse", "Collectif pour la réforme des retraites", etc.) dont l'intitulé ne laisse guère de doute ni sur ce qu'elles sont, ni sur ce qu'elles veulent.

Ces organisations, largement inconnues du grand public, avaient disposé de coups de main pour rassembler plus de monde que lors de leur précédente apparition. Le 25 mai en effet, elles n'avaient réuni que deux ou trois centaines d'individus devant l'Hôtel de Ville de Paris, alors qu'au même moment la capitale était parcourue par des centaines de milliers de manifestants refusant le plan Fillon-Raffarin sur les retraites.

"TF1 est avec nous. Ils ont annoncé deux fois la manif", disait une "dame très élégante", citée par Le Parisien. Toujours est-il que 18000 manifestants recensés par le ministère de l'Intérieur, c'est peu. Surtout quand on sait que certains venaient de province et que ce gouvernement dispose tout de même... d'une majorité, au moins électorale, dans la population, même si ce n'est pas le cas pour la population laborieuse.

Des travailleurs, il ne devait guère y en avoir dans les rangs de ces gens qui, écrit un autre quotidien, arboraient "presque tous des autocollants Stop la grève!" Certes, tous n'étaient pas des patrons, même si les images vues à la télé montraient surtout du "beau linge". Mais c'était le public habituel de la droite, de ceux pour qui les travailleurs n'ont qu'à trimer et se taire, et surtout pas à faire grève.

Car c'est contre eux que défilaient ces gens qui scandaient: "On veut bosser!"; ces femmes BCBG se présentant comme "La France qui rame contre la France qui râle"; ou ces chefs d'entreprise clamant: "Cheminots, au boulot!"

Au fait, ces antigrévistes, ils étaient venus manifester comment: en métro, en train ou en voiture? En tout cas, sans se préoccuper de ceux qui ont fabriqué leurs voitures ou qui font fonctionner les transports en commun. Mais pour afficher leur haine des travailleurs qui en ont ras-le-bol et qui l'ont montré dans la rue et par la grève.

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