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Leur société
La rentrée scolaire toujours plus chère
Selon l'enquête annuelle de l'association Familles de France, l'augmentation du coût de la rentrée scolaire sera particulièrement importante cette année: la rentrée va coûter en moyenne, pour un enfant entrant en sixième, 184,79 euros, soit une hausse de 2,44% par rapport à l'an dernier.
Et encore, ces calculs ne tiennent compte que de l'achat de fournitures comme la papeterie ou les vêtements de sport; mais ils n'incluent pas les frais annexes tels que les vêtements de tous les jours, les chaussures ou le passage chez le coiffeur... Ces frais annexes, en moyenne, augmentent encore la facture de 280 euros environ.
Au total, le coût de la rentrée s'élèverait donc en moyenne - et à condition que les enfants renoncent à des produits de marque - à 464 euros (un peu plus de 3000 F).
La rentrée scolaire représente un secteur extrêmement juteux pour toutes sortes d'industriels et pour la grande distribution. Au passage, il est à noter que l'augmentation du prix de la rentrée est deux fois plus forte dans les hypermarchés que dans les supermarchés... c'est-à-dire dans les magasins les plus fréquentés par les salariés aux revenus les plus modestes. Les Auchan et autres Leclerc savent où faire des profits! Mais en amont, au niveau des industriels, le scandale n'est pas moindre. Le secteur de la papeterie en apporte la meilleure preuve: alors que le prix de gros de la pâte à papier a baissé d'un tiers depuis 2000, les prix des fournitures papier pour le consommateur augmentent de plus de 3,5%! Les industriels gagnent donc deux fois, une fois sur le prix de leurs matières premières et une fois sur le prix de vente.
Du côté du gouvernement, on se garde bien de dénoncer et a fortiori de sanctionner de telles pratiques. Cette année encore, l'État va verser une Allocation de rentrée scolaire (ARS) aux familles les plus modestes. Cette ARS sera de 253 euros, soit à peu près la moitié de ce que coûtera réellement la rentrée. De plus, elle n'a été revalorisée que de 1,7% par rapport à l'an dernier, c'est-à-dire en se calant grosso modo sur le taux officiel de l'inflation. Cela permet de se rendre compte au passage de l'écart qu'il y a entre les chiffres officiels de l'augmentation du coût de la vie... et les hausses réelles.
De plus, les conditions de revenus donnant droit à cette allocation sont extrêmement restrictives. Un ménage avec un enfant doit percevoir moins de 8 900 F par mois pour bénéficier de l'ARS, et de 11000 F par mois avec deux enfants. Ce qui signifie qu'un couple de smicards avec un enfant n'y a pas droit!
Bien entendu, cette aide représente un apport non négligeable et souvent même indispensable. Mais l'État est bien loin de compenser même auprès des plus pauvres les conséquences des profits considérables qu'il laisse faire aux industriels et à la grande distribution.