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Emplois fictifs de la ville de Paris : Juppé plaide «irresponsable et non coupable»
Depuis le 29 septembre, l'ex-Premier ministre de Chirac, aujourd'hui à la tête du parti chiraquien UMP, Alain Juppé, se trouve à la barre des accusés dans une affaire de financement occulte du RPR (c'est le nom que portait l'UMP avant de changer d'étiquette). Il n'y est pas seul puisqu'on retrouve, avec lui, d'autres anciens titulaires du poste de trésorier du RPR ainsi qu'une brochette de PDG et d'ex-PDG d'entreprises qui ne lésinaient pas pour donner un pourboire à des partis qui sont à leur service.
Ce n'est pas le premier procès mettant en cause un parti tout dévoué aux possédants. Il y en a eu d'autres, à droite comme à gauche. L'enjeu pour Juppé est évidemment son éligibilité, puisqu'il est de la demi-douzaine d'hommes de droite qui ambitionnent de succéder à Chirac.
Toute l'affaire tourne autour d'emplois de la Ville de Paris détenus par des membres du RPR et financés par des entreprises qui, en échange, obtenaient des marchés publics. Ce système a été longtemps l'un des modes de financement des partis traditionnels, RPR ou PS. Depuis, le financement des partis politiques est théoriquement encadré par la loi. Mais Juppé a été trésorier au moment délicat où l'on passait de ce système occulte à un système plus réglementé.
Pour se défendre, Juppé dit qu'il ignorait que les salaires d'une partie des employés du RPR étaient pris en charge par des entreprises. Tout cela c'était de l'intendance, laisse-t-il entendre. Chirac et Juppé s'occupaient de «politique»: «Le président du mouvement (Chirac à l'époque des faits) n'intervenait pas dans l'élaboration du budget. Son rôle était politique, comme d'ailleurs celui du secrétaire général», a dit Juppé.
La justice est donc invitée à chercher des responsables un peu plus bas dans l'appareil gaulliste. Mais les subordonnés de Juppé et Chirac ne sont pas plus enthousiastes que leurs dirigeants pour porter le chapeau. Juppé, en tant qu'adjoint au maire de la Ville de Paris, s'occupait des questions budgétaires et financières...
Dans une affaire équivalente, le trésorier du PS Emmanuelli avait été condamné, perdant ainsi son éligibilité quelque temps. Juppé connaîtra-t-il le même sort?