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Dans les entreprises
Ford Genk (Belgique) : Plus ils licencient, plus ils reçoivent de cadeaux !
Mardi 1er octobre, la direction de Ford-Europe annonçait 3000 licenciements sur les 8200 emplois que compte encore l'usine de Genk, en Belgique flamande. Un coup dur inacceptable pour une région déjà frappée par la fermeture des mines il y a vingt ans, de Philips à Hasselt en 2002 (plus de 1000 emplois perdus) et celle prévue des hauts fourneaux d'Arcelor à Liège (à 40 km de Genk), en 2008.
Des représentants du gouvernement libéral-socialiste ont immédiatement stigmatisé le coût trop élevé de la main-d'oeuvre en Belgique, mettant en avant l'urgence de... diminuer encore les charges patronales!
Il faut dire qu'ils sont actuellement attablés avec les représentants patronaux et syndicaux à la "Conférence pour l'Emploi". Sous prétexte de créer 200000 emplois promis par le Premier ministre libéral Verhofstadt, la conférence doit entériner de nouvelles baisses des charges patronales. Le fait qu'avec 3,6 milliards d'euros de réductions de charges patronales accordées en 2002, il y ait eu 40000 chômeurs supplémentaires en un an, ne les empêche absolument pas de continuer à utiliser cet argument pour justifier les cadeaux au patronat!
Pourtant, les dirigeants de Ford l'affirment eux-mêmes, ce ne sont pas les coûts salariaux, qui ne représentent que 5 à 7% de leurs coûts de production, qui ont motivé leur décision. Ils veulent adapter les capacités de production à la baisse des ventes. Cela ne les empêche bien évidemment pas d'empocher les aides gouvernementales.
Les 900 millions d'euros d'investissements annoncés par Ford en février 2002, pour faire passer les 1400 licenciements dus à la délocalisation de la Transit vers la Turquie, passent à la trappe.
Steve Stevaert, président du parti socialiste flamand et originaire de la région, a tenu à rassurer les actionnaires de Ford en proposant que le cadeau de 53 millions d'euros que le gouvernement flamand avait voté comme aide à l'extension "leur soit réservé afin d'ancrer la production de la Mondéo à Genk".
Lundi 6 octobre, les travailleurs ont suivi très largement l'appel à une grève de 24 heures lancé par la délégation syndicale. Des petites actions sur les chaînes sont prévues dans les prochains jours. Mais les dirigeants syndicaux de l'usine déclarent que la grève pourrait décider Ford à lâcher complètement le site. Pourtant, avec ou sans grève, tout semble indiquer que c'est précisément là le projet de Ford, et la riposte, c'est maintenant qu'il faudrait l'organiser, pas quand une nouvelle tranche de l'entreprise sera fermée.