L'obésité serait en train de devenir un véritable fléau en France, comme elle l'est aux États-Unis. Elle menace en particulier les jeunes, qui abusent des boissons et des aliments sucrés.

Un député socialiste avait présenté quatre amendements au projet de loi sur la santé publique, visant à lutter contre l'obésité par l'installation de fontaines à eau gratuites dans les établissements scolaires et par la limitation de la publicité pour les sucreries à la télévision.

Le gouvernement et les députés de droite ont rejeté ces amendements. Le ministre de la Santé, Mattei, a dit qu'il était "plus utile d'oeuvrer par l'éducation et la formation que par la contrainte" et que, de toute façon, "on ne peut pas arrêter ce type de message publicitaire".

Ce que les ministres et la droite ne peuvent et ne veulent surtout pas arrêter, ce sont les profits des géants de l'agroalimentaire. Quant aux politiciens de gauche qui font aujourd'hui mine de les combattre, on peut douter de leur sincérité: en juin 2001, le gouvernement Jospin avait déjà inscrit dans une circulaire signée par sept ministres la recommandation d'installer des fontaines d'eau gratuites dans les écoles, mais n'était pas allé jusqu'à la faire passer dans les faits.

De janvier à août de cette année, les trusts de l'agroalimentaire ont dépensé en France plus de 300 millions d'euros en publicités télévisées. Ces 300 millions leur ont rapporté des milliards, sinon des dizaines de milliards. A côté de cela, quelques millions d'enfants obèses et d'adultes en mauvaise santé ne pèsent pas.